Le lundi 29 janvier 2024 à 18:37
Valentin Marcone, 32 ans, a été condamné à 30 années de réclusion criminelle, dont 15 de sûreté, par la cour d'assises du Gard à Nîmes, pour le meurtre de son patron et d'un collègue à la scierie des Plantiers dans le Gard, survenu en mai 2021. L'accusation avait requis 30 ans de réclusion, dont 20 de sûreté, mais les jurés ont écarté la préméditation, reconnaissant toutefois un trouble ayant altéré le discernement de l'accusé au moment des faits.
Durant le procès, l'avocat général Bertrand Baboulène a souligné que la préméditation n'était pas établie, qualifiant les actes de Valentin Marcone de meurtres commis "de manière concomitante" plutôt que d'assassinats. "Je vous demande de prononcer cette peine de 30 ans, qui est à la mesure de la gravité des faits, de la douleur insoutenable des familles", a déclaré l'avocat général aux jurés. Il a également plaidé pour une période de sûreté de 20 ans, assortie d'un suivi psychiatrique obligatoire, d'une interdiction de se rendre dans le Gard et en Lozère, de posséder des armes, et d'une potentielle rétention de sûreté pour réexaminer la dangerosité de Valentin Marcone avant une éventuelle libération.
Il a expliqué avoir «pété un plomb»
Le procès a été marqué par la personnalité complexe de l'accusé et par la brutalité des faits, assimilés par l'avocat général à un "acte terroriste ou à une scène de guerre". Valentin Marcone a expliqué avoir "pété un plomb" suite à une remarque désobligeante de son patron, avec qui il avait des conflits, notamment sur des heures supplémentaires non rémunérées.
L'avocat général a rejeté l'idée d'un mobile lié à un conflit professionnel, pointant plutôt vers une accumulation de facteurs personnels chez Valentin Marcone, tels que son passé de victime, son isolement social et familial, sa fascination pour les armes et un sentiment d'injustice profond. "Le germe du crime, il [Valentin Marcone] le porte en lui depuis bien des années", a-t-il affirmé, soulignant la dangerosité de l'accusé.
Le verdict, prononcé après quatre jours de procès, reflète la gravité des faits et la complexité du dossier, tout en prenant en compte l'état mental altéré de l'accusé au moment des meurtres. Valentin Marcone est resté impassible tout au long des audiences. "Je me pose toujours la question : pourquoi je ne suis pas simplement parti de la scierie ?", a-t-il lâché à la fin du procès.