Jean-Marc Morandini condamné en appel à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel

Jean-Marc Morandini, animateur de CNews, a été condamné ce lundi par la cour d’appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel et à une amende de 50 000 euros pour travail dissimulé. Contestant les faits, il a annoncé son pourvoi en cassation.
Jean-Marc Morandini condamné en appel à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel
Jean-Marc Morandini, le 19 juillet 2016. (Ip3 Press/Maxppp)
Par Actu17
Le lundi 27 janvier 2025 à 16:00

La cour d’appel de Paris a confirmé, ce lundi 27 janvier, la culpabilité de Jean-Marc Morandini pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien, le condamnant à une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis. Cette décision aggrave la peine initiale de six mois de prison avec sursis, prononcée en première instance en août 2023. L’animateur de la chaîne CNews a également écopé d’une amende de 50 000 euros pour travail dissimulé.

Absent à l’audience, Jean-Marc Morandini devra payer une amende supplémentaire de 10 000 euros et indemniser Gabriel P., la victime de harcèlement, ainsi que d’autres victimes de travail dissimulé. En outre, il est tenu de suivre des soins psychologiques. Ses avocates, Céline Lasek et Florence Rault, ont annoncé qu’il se pourvoirait en cassation. "Jean-Marc Morandini tient à rappeler qu’il conteste totalement les accusations portées contre lui" et, "dans ce dossier ouvert depuis bientôt 10 ans, nous avons donc décidé de nous pourvoir en cassation", ont-elles déclaré dans un communiqué.

«Quelqu’un qui n’est pas n’importe qui»

Le jeune comédien Gabriel P., âgé de 19 ans au moment des faits en 2015, avait été incité à s’exhiber dans des vidéos à caractère sexuel sous prétexte d’un casting pour la websérie Les Faucons, produite par Jean-Marc Morandini. Une pseudo-directrice de casting, Catherine Leclerc, qui s’est avérée être un personnage fictif utilisé par l’animateur, avait envoyé des courriels demandant des vidéos de nudité, incluant des scènes de masturbation et des demandes explicites. En août 2015, Gabriel P. avait notamment reçu des e-mails lui demandant s’il accepterait de pratiquer une fellation à Jean-Marc Morandini, décrit comme "quelqu’un qui n’est pas n’importe qui". Confiant dans une opportunité professionnelle, il avait répondu : "Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité […]. J’obéirai à ce que vous m’ordonnerez".

Les enquêteurs ont décrit Catherine Leclerc comme une "figure maternelle et sécurisante inspirant confiance", utilisée pour manipuler Gabriel P., jeune comédien sans expérience ni agent, et "l’inciter à toujours repousser ses limites dans l’acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien".

Outre les faits de harcèlement sexuel, plusieurs comédiens avaient été employés dans la websérie sans contrat ni déclaration auprès des organismes sociaux. Ils ont finalement été payés en août 2016, un mois après que le magazine Les Inrocks a révélé l’affaire. La procureure en première instance, Anne Proust, avait alors dénoncé "le goût de la manipulation" de Jean-Marc Morandini.

Cette affaire s’ajoute à une précédente condamnation, en décembre 2022, pour corruption de mineurs. L’animateur avait alors été condamné à un an de prison avec sursis, assorti d’une obligation de soins de deux ans et d’une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, pour des faits commis entre 2009 et 2016. Il a également fait appel de cette décision.