Le vendredi 14 février 2025 à 12:26
Le député La France insoumise (LFI) Sébastien Delogu a été condamné, ce vendredi 14 février, à une amende de 5000 euros pour "violences aggravées" à l’encontre de deux cadres de l’Éducation nationale à Marseille. Il a également été reconnu coupable d’avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. L’élu conteste cette décision et a annoncé, par l’intermédiaire de son avocat, son intention de faire appel.
Les faits remontent à 2023 et se sont déroulés devant le lycée Saint-Exupéry, situé dans le 15e arrondissement de Marseille, lors d’un blocus lycéen. Ce jour-là, des élèves cagoulés tentaient d’empêcher l’accès à l’établissement en utilisant des conteneurs à poubelles. Sébastien Delogu, présent sur place aux côtés de grévistes d’une usine voisine, a affirmé être intervenu après avoir vu un lycéen maintenu au sol par des membres de la direction du lycée. Quelques jours après les faits, il s’était défendu dans une déclaration à BFM Marseille Provence : "En tant que père de famille, je suis obligé de m’interposer et d’agir", ajoutant avoir vu "le proviseur adjoint, le proviseur du lycée et le corps administratif maltraiter un enfant".
Lors du procès, le procureur avait requis six mois de prison avec sursis, mettant en avant le fait que l’élu n’avait pas reconnu "les trois petits coups de pied administrés discrètement" aux deux victimes. Il avait insisté sur le fait que Sébastien Delogu devait "faire preuve d’exemplarité en sa qualité de personne chargée d’une mission de service public, ce qui est une circonstance aggravante pour la loi".
Son avocat, Me Yonès Taguelmint, a contesté la qualification des faits. "La question ne relève pas de la peine en soi » mais « du principe de la condamnation et de la culpabilité" de son client, a-t-il déclaré à la sortie de l’audience. "On n’est pas sur de véritables violences et coups portés". Outre l’amende, Sébastien Delogu a été condamné à verser à chacune des deux parties civiles – le proviseur adjoint et une conseillère principale d’éducation (CPE) – 300 euros au titre du préjudice physique, 300 euros pour le préjudice moral, ainsi que 1 000 euros de frais de justice.
De son côté, le député avait lui aussi porté plainte pour "violences", affirmant avoir été percuté par un conteneur à poubelles. Cette plainte a finalement été classée sans suite.