Le vendredi 5 août 2022 à 15:14
Le tribunal administratif de Paris a suspendu ce vendredi l'expulsion vers le Maroc de l'imam du Nord Hassan Iquioussen, qui avait été ordonnée par le ministère de l'Intérieur, estimant qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à sa "vie privée et familiale". Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé peu après son intention de faire appel de cette décision devant le Conseil d’État.
"Le seul motif tiré de l'existence d'actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination à l'égard des femmes ne (peut) justifier la mesure d'expulsion sans porter une atteinte grave et manifestement disproportionnée à son droit à mener une vie privée et familiale normale", a expliqué le tribunal dans son jugement. La juridiction a notamment souligné que l'imam de 57 ans était "né en France où il réside depuis sa naissance avec son épouse et ses cinq enfants français et ses quinze petits-enfants français".
Le ministre de l'Intérieur a peu après affirmé dans un communiqué qu'il était "bien décidé à lutter contre ceux qui tiennent et diffusent des propos de nature antisémite et contraires à l'égalité entre les hommes et les femmes".
Expulsion de l’Imam Iquioussen : bien décidé à lutter contre ceux qui tiennent et diffusent des propos de nature antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes, je fais appel devant le Conseil d’Etat de la décision de suspension. pic.twitter.com/IUBiYPfNIm
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 5, 2022
Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière l'expulsion prochaine de ce prédicateur né en France mais de nationalité marocaine, accusé par les autorités françaises d'avoir tenu des propos antisémites, homophobes et "anti-femmes" lors de prêches ou de conférences, tenus il y a près de 20 ans pour certains. Il "n'a rien à faire sur le sol national", a insisté le ministre de l'Intérieur au micro de CNews.