Le lundi 28 mars 2022 à 11:03
Le procès du principal suspect du meurtre sanglant d'une postière de l'Ain en 2008 a débuté lundi devant les assises de l'Ain à Bourg-en-Bresse, avec pour objectif de lever les nombreuses zones d'ombre qui planent encore sur cette affaire.
Les faits remontent au 19 décembre 2008. Le corps de Catherine Burgod, 41 ans, lardé de 28 coups de couteau, est découvert dans l'agence postale de Montréal-la-Cluse (Ain), où elle travaille comme guichetière. La quadragénaire, mère de deux enfants, était enceinte de cinq mois. Selon l'accusation, le mobile de ce meurtre sans témoin serait crapuleux, pour un butin avoisinant les 2600 euros.
Ce crime aussi brutal que mystérieux captive grand public et médias, en particulier lorsque les soupçons des enquêteurs se portent sur Gérald Thomassin, un ancien espoir du cinéma français vivant dans la marginalité. Il résidait alors non loin de la petite poste de ce village du Haut-Bugey. Après constatation d'une série de comportements et propos troublants, voire incriminants, l'acteur est mis en examen et écroué en 2013.
Mais quatre ans plus tard, le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) signale une correspondance entre l'ADN prélevé sur un sac trouvé à proximité du corps de la victime et celui de Mamadou Diallo. Cet ambulancier, lycéen au moment des faits, effectuait en décembre 2008 un stage en entreprise à Nurieux, à 5 kilomètres de Montréal-la-Cluse.
Gérald Thomassin a disparu
Le nouveau suspect numéro un a reconnu s'être rendu le matin du meurtre dans l'agence postale, mais il affirme avoir découvert le corps de la quadragénaire et pris la fuite dans la panique après s'être emparé d'une liasse de billets. Décrit unanimement comme non violent - son casier judiciaire mentionne uniquement un excès de vitesse - cet homme de 32 ans aujourd'hui continue de nier être l'auteur du crime. Son avocate Sylvie Noachovitch souligne, elle, que l'ADN de son client n'a pas été retrouvé sur le corps de la défunte ni sur le coffre-fort retrouvé ouvert.
L'ancien ambulancier comparaît seul, un non-lieu ayant été prononcé en 2020 concernant la possible implication de Gérald Thomassin et d'un complice présumé un temps mis en examen. La trace de l'acteur s'est perdue en 2019 après un contrôle SNCF dans un train reliant Rochefort à Nantes. Une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration" a été ouverte en octobre 2019, mais il reste depuis introuvable. Le verdict est prévu le 4 avril.