Montfermeil : Quatre policiers mis en examen dans l'enquête sur la mort d'un homme

Quatre policiers ont été mis en examen après la mort de Kyllian Samathi, 30 ans, survenue en janvier 2024 à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) à la suite d’une interpellation marquée par l’usage répété de pistolets à impulsion électrique.
Montfermeil : Quatre policiers mis en examen dans l'enquête sur la mort d'un homme
Des policiers à Paris, le 1er novembre 2024. (Illustration / Caroline Ruda / Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 12 août 2025 à 18:50 - MAJ mardi 12 août 2025 à 19:15

Quatre policiers ont été mis en examen dans l'enquête sur la mort de Kyllian Samathi à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) en janvier 2024 du chef de "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique". Deux autres fonctionnaires ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.

Selon une source judiciaire citée par l'AFP, "le rapport médico-légal établit un lien entre l'usage répété du Taser et le décès" de Kyllian Samathi, 30 ans. Six fonctionnaires, sur les dix-huit présents sur les lieux, ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique (PIE), une arme qui projette des aiguillons reliés à l'arme par des filins. La victime a été atteinte par environ douze décharges.

L'avocate de l'un des policiers mis en cause, Me Angélique Peretti, a indiqué à l'AFP que "l'expertise réalisée à la demande des magistrats en charge du dossier a clairement démontré que l'usage des PIE n'avait qu'un lien indirect dans le mécanisme du décès". Pour Me Pauline Ragot, avocate d'un autre policier, celui-ci "a fait usage de son taser - qui est une arme dite intermédiaire - avec discernement et en riposte face à un danger pour son intégrité physique ou celle de ses collègues".

Un «état de surexcitation»

Les faits se sont produits le 4 janvier 2024 peu après minuit, lorsque les fonctionnaires sont intervenus en nombre dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller cet employé. Dans un communiqué, le procureur de Bobigny, Eric Mathais, le décrivait alors dans un "état de surexcitation" et d'"agressivité".

Toujours selon le procureur, "l'homme résistait violemment, en tentant de s'emparer de l'arme à feu d'un des policiers, de se saisir d'une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents". Le magistrat précisait également que le trentenaire avait fait tomber au sol l'un des agents et lui "mordait un doigt jusqu'au sang au point de lui occasionner une fracture".

Né en Martinique le 1er janvier 1994, Kyllian Samathi avait été victime de deux arrêts cardio-respiratoires avant d'être hospitalisé dans le coma. Il est décédé à l'hôpital le lendemain.