Mort de Cédric Chouviat en 2020 : un procès requis pour homicide involontaire contre trois policiers

Le parquet de Paris a requis un procès pour "homicide involontaire" contre trois policiers impliqués dans l’interpellation de Cédric Chouviat, un livreur décédé en janvier 2020 après un contrôle routier ayant dégénéré près de la tour Eiffel.
Mort de Cédric Chouviat en 2020 : un procès requis pour homicide involontaire contre trois policiers
Cédric Chouviat avait été interpellé à Paris le 3 janvier 2020 avant de décéder 48 heures plus tard. (capture écran vidéo/DR)
Par Actu17
Le mercredi 30 octobre 2024 à 12:02

Le parquet de Paris a requis ce mardi un procès pour "homicide involontaire" à l'encontre de trois policiers, au terme de l’enquête sur la mort du livreur Cédric Chouviat survenue en janvier 2020, a-t-on appris ce mercredi de source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart.

Le parquet estime que les trois policiers qui ont interpellé Cédric Chouviat ont commis des "négligences" et "leur action conjuguée durant l’interpellation s’est révélée être la cause directe de l’homicide involontaire", selon le réquisitoire définitif consulté par l’AFP. Le 3 janvier 2020 lors d'un contrôle routier qui a dégénéré près de la tour Eiffel. Cédric Chouviat, père de famille de 42 ans, avait été plaqué au sol pour être maîtrisé, alors qu'il portait son casque de moto. Hospitalisé dans un état critique, il a été déclaré mort le 5 janvier.

"Il nous apparaît évident qu’un procès s’impose. Il ne doit cependant pas être dévalué par le choix d’une qualification qui est un non-sens juridique car elle ne reflète pas la réalité du caractère volontaire des violences subies", ont réagi les avocats de la famille de la victime, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, cités par l'AFP. "C’est une caricature d’un traitement totalement à décharge. Nous contestons cette qualification et exprimons notre indignation aux côtés de la famille". C'est désormais un juge d'instruction qui va décider de renvoyer, ou non, les trois policiers en procès.

Trois des quatre policiers qui ont participé à cette interpellation, alors âgés de 23 à 33 ans, ont été mis en examen en juillet 2020 pour homicide involontaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte sur ce drame, tandis qu’une quatrième policière a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assistée.

«Si on avait entendu même une fois l’expression "J'étouffe", on se serait arrêté»

Durant ses investigations, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a noté qu'au moment de l'interpellation de Cédric Chouviat - à la suite d'un contrôle routier durant lequel l'homme filme la scène, provoquant verbalement les policiers -, ce dernier avait déclaré à sept reprises "J'étouffe", alors qu'il avait été amené au sol pour être maîtrisé au milieu de la circulation. Les policiers, par l'intermédiaire de leurs avocats Mes Laurent-Franck Lienard et Thibault de Montbrial ont précisé que les policiers n'avaient pas entendu ces appels du quadragénaire, enregistrés par le micro de son casque. "Si on avait entendu même une fois l’expression "J'étouffe", on se serait arrêté", a assuré, en juillet 2020, le principal policier en cause devant le juge d’instruction.