Le vendredi 8 septembre 2023 à 17:56
Un policier de 35 ans a été renvoyé ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences volontaires aggravées. Les faits reprochés remontent à janvier 2020 lors d'une manifestation contre la réforme des retraites dans la capitale. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux avaient alors mis en évidence l'usage non réglementaire de lanceur de balles de défense (LBD) contre deux manifestants.
L'une des vidéos, filmée le 9 janvier 2020, rue Saint-Lazare à Paris, montrait le fonctionnaire de police, affecté dans une compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), tirant sur la foule à une distance d'environ un mètre, faisant tomber un homme au sol. Malgré la nature accablante de cette vidéo, la préfecture de police avait alors parlé d'une séquence "parcellaire" et "sortie de son contexte". Une autre vidéo, tournée peu après la première, montrait le même agent effectuant un autre tir de LBD sur un manifestant, Peter B., avant de lui adresser : "T'en veux encore ?". Ce dernier a déposé plainte.
«Ni nécessaires ni proportionnés»
Le parquet de Paris a requis, le 20 juillet dernier, le renvoi en procès pour les violences commises sur le premier manifestant touché, Moukran S. En ce qui concerne les faits impliquant Peter B., un non-lieu avait été demandé, invoquant le "contexte" général. Une juge d'instruction a néanmoins contredit cette position, estimant que les deux tirs n'étaient "ni nécessaires ni proportionnés". Elle a ordonné le renvoi du policier, Ludovic C., 35 ans, pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique, avec arme, ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours, sur les deux manifestants.
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— Laurent (@laurentbigfr) January 9, 2020
"De nombreux policiers seront condamnés à des peines lourdes dans les prochaines années", a réagi Me Arié Alimi, avocat de Peter B., à l'AFP. Il a exprimé l'espoir que la justice intervienne face à "la brutalisation sans précédent du maintien de l'ordre et de l'action policière". De son côté, Ludovic C., qui a signalé des "menaces de mort" à son encontre, est désormais en poste dans le sud de la France.