Le mardi 18 février 2025 à 14:38
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce mardi 18 février Stéphane Plaza à douze mois d’emprisonnement avec sursis pour "violences habituelles physiques et/ou psychologiques par concubin" sur une ancienne compagne, Amandine, entre 2018 et 2022. L’animateur vedette de M6 a également interdiction d’entrer en contact avec cette ex-compagne pendant trois ans. Il a en revanche été relaxé des accusations de "violences habituelles psychologiques" sur une autre compagne, Paola, entre 2021 et 2022. Son avocat a annoncé qu’il faisait appel de cette condamnation.
Lors du procès, le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 10 000 euros. Il avait insisté sur la nécessité de "replacer la responsabilité là où elle doit être" et de "souligner le poids financier sur les victimes" dans un dossier où "l’argent a été un élément central dans ces mécanismes de domination". "On ne dit pas qu’il y a eu des violences tous les jours", avait précisé la procureure, mais le prévenu aurait "institué un continuum de violences".
Des faits de violences physiques et psychologiques dénoncés
Stéphane Plaza, 54 ans, était accusé "d’avoir porté des coups, dénigré, humilié publiquement, tordu des doigts si fort que certains ont été luxés, d’avoir mordu" ses anciennes compagnes. L’une des victimes, Amandine, a notamment raconté que l’animateur lui avait tordu les doigts d’une main au printemps 2022. Une radiographie avait confirmé deux luxations et un arrachement osseux. Lors de l’audience, le président du tribunal a cité des messages envoyés par Stéphane Plaza à cette victime : "Tu me pousses à bout, et je pète un plomb, voilà la réalité. L’homme le plus violent du monde. Je t’embrasse tendrement". Le magistrat lui a alors fait remarquer : "Avec ce texto, on pourrait penser que vous reconnaissez avoir commis des violences". L’animateur s’est défendu en affirmant : "C’est sorti de son contexte".
Concernant son autre ex-compagne, Paola, celle-ci avait décrit un comportement alternant entre "paroles douces le soir, insultes le matin". Elle rapportait notamment avoir été traitée de "vieille pute" et de "bimbo" par Stéphane Plaza, notamment après une opération d’augmentation mammaire. Elle l’accusait également d’avoir refusé de lui rendre les clés de son appartement. Un de ses avocats, Me Carlo Alberto Brusa, a défendu l’animateur en expliquant qu’il s’agissait simplement d’"une bêtise, il les a perdues". Stéphane Plaza, lui, a nié les violences et a affirmé à la barre : "Je ne contrôle pas ma force car je suis dyspraxique et maladroit […] et je ne vois pas qu’elle a mal".
Une carrière télévisuelle en suspens ?
Cette condamnation pourrait avoir des conséquences sur la carrière télévisuelle de Stéphane Plaza. Dès la révélation des accusations par Mediapart en septembre 2023, M6 avait annoncé l’ouverture d’une enquête interne, qui n’avait toutefois "rien donné". Malgré les poursuites judiciaires, l’animateur était resté une figure de la chaîne, avec plusieurs émissions en tournage.
En juin 2024, Guillaume Charles, directeur général des programmes de M6, déclarait : "Il est important qu’il y ait une libération de la parole, mais c’est important qu’il y ait une présomption d’innocence". Il ajoutait que la chaîne attendrait l’issue de la procédure judiciaire avant d’éventuellement adapter sa position.