Supporter corse éborgné à Reims en 2016 : le policier condamné fait appel

Il a écopé d'une peine de deux ans de prison avec sursis en première instance.
Supporter corse éborgné à Reims en 2016 : le policier condamné fait appel
Maxime Beux, lors de l'ouverture du procès du policier, au tribunal de Assises à Reims le 4 octobre 2022. (AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le lundi 17 octobre 2022 à 21:59

Le policier condamné début octobre à deux ans de prison avec sursis par les assises de la Marne pour avoir éborgné un supporter corse avec sa matraque lors d'échauffourées après le match Reims-Bastia en 2016 a fait appel de sa condamnation, a indiqué lundi son avocat.

"Certains considèrent que 2 ans avec sursis, c'est cadeau. Nous, on considère que ce n'est pas justifié", a déclaré à l'AFP Me Nicolas Brazy, confirmant une information de France Bleu. Il affirme que son client "doit être acquitté".

A l'issue d'un match remporté par Bastia à Reims le 13 février 2016, le policier avait fait usage de sa matraque télescopique contre un supporter bastiais, Maxime Beux, dans le centre-ville de Reims, entraînant la perte de son œil gauche. La Cour d'assises l'avait condamné début octobre à deux ans de prison avec sursis, jugeant que l'usage de son arme n'était ni "absolument nécessaire", ni "proportionné".

L'incident avait eu lieu après une poussée de tension entre policiers et supporters. Déjà victime d'un jet de fumigène, l'accusé s'était lancé à la poursuite de la victime, qui venait de donner un coup de pied dans sa voiture, et lui avait asséné ce coup de matraque.

Maxime Beux, 22 ans à l'époque, sera menotté, malgré une blessure saignante, et placé en garde à vue. Sa prise en charge par les secours n'interviendra que plus d'une heure plus tard. Interdit de stade à deux reprises en 2014 et 2017, M. Beux avait accepté le verdict de la Cour d'assises, affirmant qu'un acquittement aurait pour lui constitué un "scénario catastrophe".

Son avocat, Me François Fabiani, avait salué un verdict qui reconnaît des "violences volontaires avec arme ayant entraîné une infirmité permanente", ainsi que "la qualité de victime" de son client.

Le policier, un ancien de la BAC âgé de 50 ans, est désormais en service dans un commissariat de Reims et privé du port d'arme. Il encourait 15 ans de réclusion criminelle. A la barre, il avait rejeté toute idée de "violences volontaires", estimant avoir agi de manière proportionnée et en obéissant à des ordres.