Un ex-policier condamné pour avoir accidentellement tué sa collègue, Alice Varetz, par balle, à Saint-Denis

Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné un ancien gardien de la paix de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir accidentellement causé la mort de sa collègue, Alice Varetz, 25 ans, avec son arme de service, en mars 2018, au commissariat.
Un ex-policier condamné pour avoir accidentellement tué sa collègue, Alice Varetz, par balle, à Saint-Denis
Alice Varetz avec sa mère, lors de la cérémonie de fin de scolarité de gardien de la paix à l'ENP de Roubaix, en 2014. (DR)
Par Actu17
Le jeudi 4 avril 2024 à 16:05

Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ce jeudi un ex-policier du commissariat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir accidentellement tué sa collègue avec son arme de service, dans les locaux de police, le soir du 20 mars 2018. Nicolas M., 39 ans, a été reconnu coupable de l'homicide involontaire de sa collègue, Alice Varetz, et de la mise en danger d'autres fonctionnaires par des manipulations d'armes imprudentes de 2015 à 2018. Le tribunal a ordonné l'aménagement de son année de prison ferme.

L'audience avait eu lieu le 9 février dernier. Le parquet avait requis une peine de trois ans de prison à l'encontre du prévenu, qui était gardien de la paix au moment des faits et qui a depuis été révoqué. Responsable des entrées et sorties du matériel à l'armurerie, Nicolas M. avait une réputation de "tête brûlée" avec les armes à feu. Il s'amusait à braquer des armes sur certains de ses collègues ou à jouer devant eux avec les mêmes armes.

«J’ai eu un comportement de merde avec mon arme»

Durant son procès, le prévenu, père de deux enfants, a reconnu les faits, évoquant un laxisme qui existerait, selon lui, dans la police nationale, vis à vis des règles de sécurité des manipulations d'armes. Nicolas M. a affirmé qu'il avait "reproduit" ce comportement, indiquait qu'il était "conscient de la bêtise que cela implique". "D’autres ont pu avoir aussi des comportements inappropriés", a-t-il également assuré. "J’aurais dû être le maillon qui rompt la chaîne et pas celui qui reproduit. (...) Je ne crois pas être un cow-boy. J’ai eu un comportement de merde avec mon arme".

"Je n’ai rien dit quand il m’a braquée. Je croyais que ça n’était arrivé qu’à moi", a confié une policière trentenaire, durant l'audience. "J’aurais dû en parler à un officier, je me suis tu", a regretté un autre policier, également interrogé à la barre.

Alice est décédée après trois semaines de coma

Alice Varetz venait d'entrer à l'armurerie avec ses collègues pour déposer son matériel lorsque le drame s'est produit. Nicolas M. avait son arme de poing administrative de type Sig Sauer SP 2022, à la main. Il a tiré un coup de feu alors qu'il était assis à son guichet. La balle est entrée dans la joue gauche de la victime puis est ressortie de l'autre côté de sa tête. Âgée de 25 ans, Alice est décédée le 10 avril 2018 après trois semaines passées dans le coma.