Le vendredi 31 janvier 2025 à 19:17
Un policier de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) sera jugé le 25 mars prochain par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir transmis des informations confidentielles à un proche d’un narcotrafiquant en fuite, a indiqué le parquet, confirmant une information de franceinfo.
Le fonctionnaire devra répondre des chefs de violation du secret de l’instruction sur une affaire de criminalité organisée, violation du secret professionnel et détournement du fichier des personnes recherchées (FPR), a précisé le ministère public.
Les investigations ont débuté après un signalement effectué par l’OFAST auprès du parquet de Paris concernant "des faits suspects". L’affaire impliquait un major de 50 ans, qui "travaillait depuis longtemps à l’OFAST", selon une source proche du dossier citée par l'AFP. L’enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) en septembre 2024, a permis d’établir que ce policier avait transmis à un proche du narcotrafiquant des éléments confidentiels en lien avec une enquête préliminaire menée par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris, a précisé le parquet.
«Le contenu d'une note de renseignement strictement confidentielle» dévoilé, selon le parquet
Il lui aurait notamment communiqué des informations sur la localisation du trafiquant à Dubaï ainsi que sur les identités d’emprunt utilisées pour voyager sans être inquiété par les forces de l’ordre. Selon le parquet, il a également divulgué "le contenu d'une note de renseignement strictement confidentielle concernant l'organisation criminelle" à laquelle est suspecté d’appartenir le trafiquant.
Le parquet lui reproche d’avoir "révélé sciemment ces informations" dans le but "d’entraver le déroulement des investigations". Selon franceinfo, cette fuite aurait permis au narcotrafiquant d’échapper à une arrestation.
Interpellé le 21 janvier, le major a été présenté 48 heures plus tard à un magistrat du parquet, qui lui a remis une convocation par procès-verbal pour son audience du 25 mars. En attendant son procès, il a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’exercer la fonction de policier, a précisé le ministère public. Il risque une peine pouvant aller jusqu’à sept ans de prison.