Le Conseil d'État juge illégale l'utilisation par les forces de l'ordre de la «technique des nasses» dans les manifestations

Quatre points importants du nouveau schéma national de maintien de l’ordre rendu public le 16 septembre dernier, ont été annulés par le Conseil d'État ce jeudi.
Le Conseil d'État juge illégale l'utilisation par les forces de l'ordre de la «technique des nasses» dans les manifestations
Illustration. (Alexandros Michailidis/shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 10 juin 2021 à 16:44

Le Conseil d’État a annulé ce jeudi quatre dispositions-phares du schéma national de maintien de l’ordre, dont la « technique des nasses », utilisées pour encercler des groupes de manifestants. « Si cette technique peut s’avérer nécessaire dans certaines circonstances précises, elle est susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir », écrit le Conseil d’Etat dans son communiqué« Le Conseil d’État annule ce point car rien ne garantit que son utilisation soit adaptée, nécessaire et proportionnée aux circonstances », peut-on lire.

Le ministère de l’intérieur a publié le 16 septembre dernier le nouveau « schéma national du maintien de l’ordre » ayant pour but d'« adapter » la gestion des manifestations en France. Suite à cette annonce, plusieurs syndicats et association dont la Confédération général du travail (CGT), la Ligue des droits de l’homme, le Syndicat de la magistrature ou le Syndicat national des journalistes (SNJ), avaient saisi le Conseil d’État, qui est la plus haute juridiction administrative.

"Les journalistes doivent pouvoir continuer d’exercer librement leur mission d’information"

Concernant les journalistes, le Conseil d'État a estimé qu'ils « n’ont pas à quitter les lieux lorsqu’un attroupement est dispersé » et qu’ils n’ont pas « l’obligation d’obéir aux ordres de dispersion » des forces de l’ordre. « Les journalistes doivent pouvoir continuer d’exercer librement leur mission d’information, même lors de la dispersion d’un attroupement. » « Ils ne peuvent donc être tenus de quitter les lieux, dès lors qu’ils se placent de telle sorte qu’ils ne puissent être confondus avec les manifestants ou faire obstacle à l’action des forces de l’ordre », mentionne le Conseil d’État.

Les « sages » considèrent par ailleurs que le « ministre de l’Intérieur ne peut pas imposer des conditions au port de protections par les journalistes ». Dans une circulaire sur le maintien de l’ordre, le ministre ne peut « pas édicter ce type de règles à l’attention des journalistes comme de toute personne participant ou assistant à une manifestation », explique le communiqué. De plus, le Conseil d’État annule l’accréditation des journalistes, qu’ils possèdent ou non une carte de presse, pour avoir accès au canal d’informations en temps réel mis en place lors des manifestations.