Le jeudi 20 mai 2021 à 23:16
Ses propos avaient été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux. La scène remonte au 22 juillet 2017. Un policier était en plein contrôle dans un RER, en Seine-Saint-Denis, lorsqu'il a été pris à partie par une demi-douzaine de militants du collectif « Justice pour Adama », qui se rendaient à une marche blanche à Beaumont-sur-Oise.
L'une des militantes a demandé au fonctionnaire s'il savait pourquoi elle se trouvait à bord du train. Ce dernier avait alors répondu que oui, qualifiant Adama Traoré de "violeur" et de "repris de justice".
"L'intention de nuire n'est pas établie"
Jugé par le tribunal correctionnel de Bobigny, le fonctionnaire a été relaxé ce jeudi. Le prévenu « ne [s’adressait pas] à un quelconque héritier d’Adama Traoré » et ne pouvait pas savoir que ses propos étaient filmés et seraient diffusés a indiqué le tribunal dans sa décision. Seuls les héritiers légaux sont légitimes à intenter une action en justice pour injure ou diffamation à la mémoire des morts a-t-il aussi rappelé, estimant que les documents fournis par la famille d'Adama Traoré, décédé en juillet 2016 après son interpellation étaient « insuffisants ». "L'intention de nuire [du policier] n’est pas établie", a aussi jugé le tribunal.
Au cours de l'audience qui s'était tenue le 15 avril dernier, le procureur de la République s'était déjà interrogé sur la recevabilité de la plainte pour ces mêmes motifs, mais avait néanmoins requis une amende de 1000 euros à l'encontre du prévenu, à qui il avait reproché de n’avoir « pas respecté son devoir de réserve » écrit Le Parisien.
Une plainte visant Adama Traoré
Un ancien codétenu d'Adama Traoré avait déposé une plainte contre ce dernier pour agressions sexuelles. L'enquête avait été classée sans suite après le décès du jeune homme de 24 ans, le 19 juillet 2016. La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) de Pontoise a malgré tout décidé, le 12 mars 2020, d’indemniser le plaignant pour le préjudice qu'il a subi. Il a perçu 28 793 euros, sans toutefois que la CIVI mentionne l’auteur du préjudice qu’elle a réparé.