Le jeudi 21 octobre 2021 à 18:24 - MAJ jeudi 21 octobre 2021 à 23:02
C’est un véritable arsenal appartenant à des survivalistes qui a été découvert lundi matin à Saint-Genest-Malifaux (Loire) par les enquêteurs du service de police judiciaire de Saint-Étienne, épaulés par leurs collègues de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et du RAID. Un chef d’entreprise, un commerçant et une infirmière, âgés de 20 à 40 ans, ont été mis en examen, mercredi au palais de justice de Saint-Étienne pour trafic et détention d’armes de guerre. Seul l’un d’eux, un homme qui tient un surplus de matériel militaire, a été écroué. Les deux autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Les fonctionnaires stéphanois ont été mis sur la piste de ce groupe au mois de septembre après avoir recueilli un renseignement. Il était question de militants d’extrême-droite qui s’entraîneraient au maniement des armes dans le massif du Pilat. Rapidement, les enquêteurs identifient ces personnes qui sont très influencées par les idées survivalistes et les placent sous-surveillance. « Ce sont des gens bien insérés dans la société avec des activités professionnelles et une vie sociale », souligne une source proche de l’affaire.
Fusils d'assaut, pistolet-mitrailleur et armes de poing
Le parquet national antiterroriste autorise des visites domiciliaires et une opération est menée lundi, dans trois logements à Saint-Étienne et dans les villages de montagne de Saint-Genest-Malifaux et au Bessat. Les forces de l’ordre découvrent dans une bâtisse de Saint-Geneste une trentaine d’armes à feu. Ils saisissent des pistolets de calibre 9 mm, des fusils d’assaut américains, un fusil à pompe et un pistolet-mitrailleur MAT 49 ainsi que trois grenades. Par ailleurs, à la marge, une installation de culture d’herbe de cannabis a aussi été découverte.
Cette maison, située dans ce petit village de montagne, a été transformée en base arrière dédiée à la survie. Les fonctionnaires y ont trouvé un stock important de nourriture, une pharmacie, une salle de soin, du matériel de chirurgie. Il y avait aussi des gilets pare-balles, des vêtements et des véhicules militaires, tels qu'un Hummer.
Ils nient faire partie d’une mouvance d’extrême-droite survivaliste
Le trio a été placé en garde à vue dans les locaux de la PJ à Saint-Étienne. Lors des auditions, ils ont nié faire partie d’une mouvance d’extrême-droite survivaliste. Ils justifient leur comportement par une certaine prudence et par la crainte qu’il arrive une catastrophe. La suite des investigations devra déterminer la provenance de ces armes et si des actions ou des rassemblements avaient été programmés. Déjà en janvier dernier, les enquêteurs de la répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire de Paris avaient interpellé dans le cadre d'un trafic d'armes, dix personnes en région parisienne et dans la Meuse dont des militaires et d’ancien militaires, proche de cette mouvance. Ils avaient alors saisi 250 armes.