Nouvelle nuit de violences urbaines à Argenteuil : les policiers visés par des jets de cocktails Molotov, 6 interpellations

Des violences urbaines ont éclaté pour la seconde nuit de suite à Argenteuil (Val-d'Oise). Six suspects ont été interpellés et quatre policiers ont été blessés.
Nouvelle nuit de violences urbaines à Argenteuil : les policiers visés par des jets de cocktails Molotov, 6 interpellations
Seconde nuit de violences urbaines à Argenteuil. (photo Actu17 ©)
Par Actu17
Le mardi 19 mai 2020 à 12:10

Plusieurs dizaines d'individus s'en sont violemment pris aux forces de l'ordre et ont commis de nombreuses dégradations dans les rues d'Argenteuil au cours de la nuit de lundi à mardi. Des violences qui font suite à la mort de Sabri, 18 ans, ce dimanche vers 2 heures du matin, dans un accident de moto. Des véhicules ont été incendiés et les forces de l'ordre ont été la cible de jets de cocktails Molotov.

Un large dispositif de 200 policiers et gendarmes avait été mis en place pour faire face à ces violences, et un hélicoptère avait été mis en alerte.

Les premiers incidents ont été signalés vers 22 heures. Cinq individus au visage dissimulé ont brisé les vitres d'un abri-bus sur l'avenue du Général Leclerc, dans la cité Charcot. L'un des auteurs présumés a pu être interpellé peu après alors qu'il descendait d'un bus.

Une heure plus tard, une cinquantaine d'individus ont incendié des conteneurs poubelles ainsi qu'un véhicule Mercedes, qui ont été placés en travers de la route, dans l'allée Guy de Maupassant. Pour éviter de se retrouver pris dans un guet-apens, les forces de l'ordre sont restées à distance, puisqu'il n'y avait pas de risque de propagation du feu. Les émeutiers se sont ensuite dispersés dans le quartier du Val d'Argent.

Vers 23h30, plusieurs assaillants ont tenté d'incendier le poste de police qui se trouve sur la Dalle d'Argenteuil comme le montrent les images de l'agence Line Press. Les forces de l'ordre ont fait usage de moyens lacrymogènes notamment, pour les disperser.

Les auteurs ont alors utilisé des mortiers d'artifice, blessant un policier qui a été brûlé à une jambe. Le fonctionnaire a été pris en charge par les sapeurs-pompiers avant d'être transporté à l'hôpital de Pontoise indique une source policière. Son Incapacité totale de travail (ITT) n'est pas encore connue.

Plusieurs jets de cocktails Molotov

Les policiers et les gendarmes ont été visés à de très nombreuses reprises par des tirs de mortiers. Peu après minuit, des individus qui s'étaient placés sur les toits d'immeubles dans la rue Jean Lurçat, ont lancé des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre.

Dans le même temps, d'autres conteneurs poubelles ont été brûlés dans le but de tendre de nouveaux guet-apens.

Des vitres du Conseil départemental brisées

Une trentaine d'autres individus ont ensuite incendié à leur tour des conteneurs poubelles à proximité de la basilique de la ville, notamment sur la place des Landais. Lors de leur intervention, les forces de l'ordre ont une nouvelle fois essuyé des tirs de mortiers et des jets de projectiles. Trois agresseurs présumés ont pu être interpellés à ce moment-là.

Plus tard vers 2 heures du matin, des véhicules dont un scooter et des conteneurs poubelles, ont été incendiés dans la cité Champagne. Deux hommes qui étaient munis de cocktails Molotov ont été arrêtés à leur tour. Le calme n'est revenu que vers 3 heures dans la commune.

Au moins cinq véhicules ont été incendiés au cours de ces violences urbaines, tout comme une vingtaine de conteneurs poubelles. De plus, deux vitres du Conseil départemental ont été brisées.

Quatre blessés sont à déplorer du côté de la police, dont trois légers. Par ailleurs, près de 180 grenades lacrymogènes ont été nécessaires pour faire face aux assaillants et les forces de l'ordre ont tiré près de 150 fois avec leurs lanceurs de balles de défense (LBD 40) indique cette même source.

Six interpellés de 16 à 21 ans

Quant aux interpellés, ils sont âgés de 16 ans, 18 ans pour deux d'entre eux, 20 ans pour deux autres, et 21 ans pour le dernier. Quatre sont déjà connus des services de police. Ils ont tous été placés en garde à vue.