Le mercredi 14 juillet 2021 à 17:33
Il avait tout préparé pour fournir les toxicomanes du quartier Stalingrad et écouler la drogue sans se faire remarquer. Les policiers de la BAC ont appris mardi 6 juillet qu'un individu de type africain d'une vingtaine d'années, vendait régulièrement du crack à proximité des jardins d'Éole. Il s'agit d'une drogue arrivée en Europe dans la fin des années 80, fabriquée à base de cocaïne, qui est dissoute généralement dans de l'ammoniaque. Son prix est donc moins élevé que la cocaïne elle-même, vendue 70 euros le gramme en moyenne en France, ce qui permet aux toxicomanes de se fournir à moindre coût.
Après avoir récupéré une description du suspect, les policiers du XIXe ont ouvert une enquête préliminaire. Le dealer était semble-t-il logé dans un hôtel du XVIIIe. Un dispositif de surveillance a été mis en place samedi dernier autour de l'établissement mais également près des jardins d'Éole, très fréquentés par les consommateurs de crack.
Pris en filature et interpellé
Le dealer présumé a été repéré alors qu'il sortait de ce hôtel vers 14 heures. "Il avait déjà été interpellé avec environ 120 galettes de crack dans les jardins d'Éole mi-mai, les policiers l'ont donc rapidement repéré", glisse une source proche de l'enquête. Le suspect a été pris en filature par les fonctionnaires de la BAC. "Il était nerveux et très méfiant, ce qui a confirmé la piste", ajoute cette source. Alors qu'il était sur le point d'arriver aux jardins d'Éole, les policiers ont décidé de procéder à son contrôle dans la rue du Département, pour éviter de devoir intervenir devant les toxicomanes, ce qui pourrait provoqué un attroupement et des incidents.
Le jeune homme a tenté de fuir, en vain. Il a rapidement avoué aux policiers qu'il avait de la drogue sur lui et leur a remis une cinquantaine de galettes de crack, qui représentent une dose chacune vendue en moyenne 10 euros. Sur son identité, le dealer a déclaré qu'il était âgé de 17 ans, originaire de la Gambie et qu'il était sans domicile fixe. Il a été interpellé et placé en garde à vue.
Près de 6000 euros à la revente au total
Une perquisition s'est ensuite déroulée dans la chambre d'hôtel où il était installé. Sur place, les enquêteurs ont saisi pas moins de sept lunes de crack. Chaque lune représente environ 75 galettes, soit un montant total à la revente de 5250 euros, auquel il faut ajouter la cinquantaine de galettes que le suspect avait sur lui. Du matériel de conditionnement a également été découvert. Le suspect a été déféré au parquet et placé en détention provisoire en attente de son jugement.
Le 30 juin dernier, les agents de sécurité de la ville de Paris, assistés par la police, ont évacué les jardins d'Éole où les consommateurs de crack s'étaient installés depuis près d'un mois et demi, avec pour objectif de réduire leur présence dans le quartier Stalingrad qui pose de très nombreux problèmes. Une évacuation et une gestion à l'origine de tensions entre le préfet de police, Didier Lallement et la maire de Paris, Anne Hidalgo. Dans un courrier, le représentant de l'État accuse l'édile d'avoir procédé à cette évacuation « décidée sans concertation avec les services de l’État », et sans solution de remplacement.