13 syndicats de police se rassemblent pour former un «bloc syndical» à l'approche des élections professionnelles

A un peu plus de deux mois des élections professionnelles dans la police nationale, 13 syndicats de police ont annoncé ce mercredi leur rapprochement pour former un "bloc syndical". Chez les gardiens de la paix et gradés, Alliance Police Nationale et l'UNSA Police feront liste commune.
13 syndicats de police se rassemblent pour former un «bloc syndical» à l'approche des élections professionnelles
Les syndicats de police Alliance et UNSA lors d'une manifestation devant le tribunal de Paris, le 20 avril 2021. (Julien Mattia / Le Pictorium / Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 29 septembre 2022 à 00:08

Les syndicats Alliance Police Nationale et UNSA Police, accompagnés de onze autres organisations, ont lancé ce mercredi la campagne des élections professionnelles qui se tiendront en décembre prochaine, en officialisant leur liste commune pour former un "bloc syndical" majoritaire.

Lors de ses élections qui se dérouleront du 1er au 8 décembre prochain - comme dans l'ensemble de la fonction publique -, les syndicats membres de la CFE-CGC, emmenés par Alliance, et de la FASMI, emmenés par l'UNSA Police, seront opposés à la fédération Force ouvrière (FO), conduite par le syndicat Unité SGP Police, qui était arrivé en tête en 2018. Un dernier scrutin qui avait été marqué par une forte participation à plus de 80%, alors que le taux de syndicalisation est proche de 90% dans la police nationale.

L'événement ce mercredi, diffusé en direct sur internet, s'est tenu à la Bourse du Travail à Paris (Xe), en présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a pris la parole après Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance, et Olivier Varlet, secrétaire général de l'UNSA Police. "Ma présence n'est pas un soutien. J'essaie d'être le plus neutre possible. Quand on m'invite, je viens", a notamment déclaré le ministre. "Ce bloc syndical sera pour vous un atout ou un obstacle, selon la direction que vous envisagerez", lui avait lancé peu avant, Fabien Vanhemelryck.

«Le problème de la police... ne doit pas être la justice»

Durant sa prise de parole, le patron d'Alliance s'est également adressé à Gérald Darmanin. "Je sais que vous n'aimez pas trop cette phrase, alors je l'ai un peu changée : Le problème de la police... ne doit pas être la justice" a-t-il appuyé, sous les applaudissements. Une référence à sa déclaration - depuis très commentée - lors d'une manifestation devant l'Assemblée nationale en mai 2021 : "Le problème de la police, c'est la justice !". "Mais la justice doit être le problème des voyous", a ajouté Fabien Vanhemelryck.

"Nous ne voulons pas seulement gagner, mais obtenir une majorité absolue pour être une puissance de revendications syndicales incontestable et incontestée", a pour sa part assuré Olivier Varlet.

La réforme des retraites en ligne de mire

Ce nouveau "bloc syndical" a annoncé vouloir porter plusieurs sujets, notamment la reconnaissance de la pénibilité et la dangerosité du métier de policier dans le cadre de la réforme des retraites. Les syndicats souhaitent également négocier une augmentation de l'indemnité dite de sujétions spéciales (ISSP) - appelée chez les policiers la "prime de risque" - pour les policiers actifs, ainsi que la création d'une indemnité similaire pour les personnels administratifs, techniques et spécialisés. En outre, cette nouvelle liste commune réclame l'application de peines planchers contre les agresseurs des forces de l'ordre.

Les syndicats de policiers ont signé début mars, avec Gérald Darmanin, un protocole de près de 800 millions d'euros sur cinq ans, destiné à la revalorisation des carrières, adossé au projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (LOPMI), qui arrive en débat au Sénat en octobre.