Attaque à Paris : Gérald Darmanin estime qu'il y a eu «un ratage psychiatrique»

Deux jours après l'attaque terroriste au couteau survenue samedi soir près du pont de Bir-Hakeim à Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est revenu sur cette affaire ce lundi matin, soulignant des lacunes dans le suivi psychiatrique de l'assaillant et les défis posés par les individus radicalisés.
Attaque à Paris : Gérald Darmanin estime qu'il y a eu «un ratage psychiatrique»
Gérald Darmanin sur BMTV-RMC ce lundi 4 décembre 2023. (capture écran)
Par Actu17
Le lundi 4 décembre 2023 à 10:33

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a évoqué ce lundi matin l'attaque au couteau survenue près du pont de Bir-Hakeim à Paris, ce samedi soir. Un attentat qui a coûté la vie à un jeune touriste allemand de 24 ans et blessé deux autres personnes. L'assaillant, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-Iranien de 26 ans, a été interpellé par les forces de l'ordre à l'aide d'un pistolet à impulsion électrique. Ce dernier, déjà connu des services de justice, avait prêté allégeance au groupe terroriste État islamique (EI).

Durant son intervention sur BFMTV-RMC, Gérald Darmanin a souligné un "ratage psychiatrique" dans cette affaire, affirmant que les services du ministère de l'Intérieur "ont fait le maximum" dans le cadre de la loi actuelle. Il a précisé que, selon lui, le préfet devrait avoir plus de pouvoir pour intervenir dans des cas similaires, notamment en obligeant les suspects à subir une évaluation psychiatrique. "Il y a manifestement eu un ratage, non pas dans le suivi des services de renseignements, mais un ratage manifestement psychiatrique car les médecins, à plusieurs reprises, ont considéré qu'il allait mieux, qu'il était plus normal, et qu'il pouvait vivre librement", a exprimé le ministre.

Gérald Darmanin a également mis en exergue les défis posés par les individus radicalisés libérés de prison, mentionnant que depuis 2018, 340 personnes condamnées pour terrorisme ont recouvré la liberté. Il a souligné que parmi eux, les étrangers sont "systématiquement expulsés". Ce dimanche sur TF1, Gérald Darmanin a tenu des propos similaires, en plaidant pour que les autorités "puissent demander une injonction de soins" pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques.

Armand Rajabpour-Miyandoab, converti à l'islam il y a huit ans et radicalisé par la suite, avait déjà été arrêté en 2016 pour un projet d'action violente et condamné à cinq ans de prison dont un an de sursis avec mise à l'épreuve. Une peine qu'il a entièrement purgée.

Malgré un suivi psychiatrique, plusieurs médecins avaient jugé son état amélioré, lui permettant de vivre librement. Le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, a indiqué lors d'une conférence de presse ce dimanche soir, que le traitement psychiatrique de l'assaillant avait pris fin en avril dernier en accord avec ses médecins. Sa mère avait néanmoins signalé un changement de comportement de son fils, fin octobre dernier, car il s'était "replié" sur lui-même.