Le lundi 26 juin 2023 à 17:01
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé ce lundi une série de mesures pour renforcer la présence policière et lutter contre la criminalité à Marseille. S'exprimant depuis le chantier de la prison des Baumettes, qui doit élargir sa capacité à 743 places à l'horizon 2025, le chef de l'État a annoncé "pour l'automne prochain" la création d'une compagnie de CRS 8, qui sera implantée en permanence à Marseille.
Pour renforcer les enquêtes criminelles et la lutte contre le banditisme, 25 nouveaux enquêteurs seront affectés à la cellule criminelle et à la brigade de répression du banditisme (BRB). Quatre enquêteurs supplémentaires viendront également renforcer le groupe cyber-OFAST (office anti-stupéfiants), chargé de "traquer les dealers sur les réseaux sociaux". En outre, pour "lutter contre les caïds", une task-force interministérielle sera mise en place. Cette unité rassemblera des agents des Douanes, du fisc, de la police judiciaire, de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, ainsi que de l'URSSAF.
Des moyens supplémentaires pour la PJ et la PTS
Des moyens financiers supplémentaires seront alloués à Marseille. Notamment 275 000 euros pour permettre à la police technique et scientifique (PTS) d'acquérir du matériel supplémentaire. Dix nouveaux techniciens vont également être affectés à la PTS. De plus, 200 000 euros seront attribués à la police judiciaire, dont 82 000 euros serviront également à l'achat de matériel supplémentaire.
3e étape de la visite d'Emmanuel Macron à Marseille : visite du chantier des Baumettes 3. La prison doit accueillir 743 détenus d'ici 2025. pic.twitter.com/xRmhrNr8ur
— France Bleu Provence (@bleuprovence) June 26, 2023
"Nous allons renforcer la prévention, avec la création d'un module de prévention de l'entrée dans les trafics, dont bénéficieront 50 collèges et lycées dès la rentrée prochaine", a aussi annoncé le chef de l’État.
Dans le but de "renforcer la sécurisation du port de Marseille", Emmanuel Macron a également annoncé la création d'un groupe d'intervention portuaire des douanes, doté de cinq personnes. Ce groupe aura pour mission de lutter plus efficacement contre les trafics sur le Grand port.
«Le policier aujourd’hui doit être flic, parfois psychologue, quelquefois soignant et bientôt percepteur du Trésor»
Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche dans une interview à La Provence, qu'il souhaitait un paiement "immédiat, par carte bancaire ou en liquide" des amendes forfaitaires pour consommation de drogue, alors que le taux de recouvrement de ces contraventions ne dépasse pas 35%, à cause de règlements décalés par télépaiement.
Une annonce qui a fait grincer des dents les syndicats de policiers. "Chacun son rôle , on ne demande pas à un percepteur d’interpeller un cambrioleur", a réagi Rudy Manna, porte-parole d'Alliance Police Nationale, sur Twitter. "Le policier aujourd’hui doit être flic, parfois psychologue, quelquefois soignant et bientôt percepteur du Trésor", ironise-t-il. Même son de cloche du côte de l'UNSA Police : "Le paiement en espèces sur la voie publique reste quant à lui trop fastidieux dans sa mise en œuvre opérationnelle". L'organisation réclame "des mesures (...) de simplification de la procédure et non l'inverse".
"Les policiers ont déjà bien assez de difficultés sur le terrain et de missions, sans que l'on vienne leur ajouter une charge supplémentaire de cette nature", déplore de son côté le syndicat Unité SGP Police FO, dans un communiqué.