Harcèlement scolaire : Confiscation des portables, cours d'empathie... ce qu'il faut retenir du plan du gouvernement

Le gouvernement a dévoilé un plan interministériel exhaustif pour lutter contre le harcèlement scolaire. Ce plan introduit plusieurs mesures novatrices : la création d'un numéro unique de signalement, le 3018, une grille d'autoévaluation distribuée dès le CE2, des "cours d'empathie" dans les écoles dès 2024 et une cellule spécialisée dans chaque rectorat. Les sanctions pour les coupables seront renforcées, incluant la confiscation définitive du portable et des sanctions pénales sévères. Le plan vise également à renforcer l'accompagnement psychologique des victimes.
Harcèlement scolaire : Confiscation des portables, cours d'empathie... ce qu'il faut retenir du plan du gouvernement
Gabriel Attal à Versailles, le 25 septembre 2023. (Arnaud Journois / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le mercredi 27 septembre 2023 à 20:20

Face à l’urgence de la situation, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure dans la lutte contre le harcèlement scolaire. Les suicides tragiques de Lucas, Lindsay, et Nicolas, des collégiens victimes de harcèlement, ont poussé l’exécutif à agir. Élisabeth Borne, la Première ministre, et Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, ont présenté ce mercredi un plan interministériel visant à éradiquer ce fléau.

«100 % détection, 100 % prévention, 100 % solution»

La Première ministre Élisabeth Borne a exposé le plan en trois axes majeurs : "100 % détection, 100 % prévention, 100 % solution". Le plan réunit différents ministères, soulignant que "la seule réponse efficace est collective", selon les mots d'Élisabeth Borne, qui a ajouté : "Nous mènerons une lutte implacable contre le harcèlement".

Le 3018 devient un numéro unique de signalement

Dans un effort pour "permettre de faire bloc contre le harcèlement", un numéro unique, le 3018, sera désormais le moyen principal pour signaler les cas de harcèlement. Accompagné d'une application mobile, ce numéro a été mis en avant pour aider à "repérer les cas de harcèlement et d'agir rapidement", comme l'a indiqué la Première ministre.

Une grille d'autoévaluation à partir du CE2

Pour détecter le harcèlement dès son apparition, une grille d'autoévaluation sera distribuée aux élèves à partir du CE2 jusqu'à la troisième. Cette grille "permettra de repérer les cas de harcèlement et d'agir rapidement", selon Élisabeth Borne.

Journée internationale de lutte contre le harcèlement

Le ministre de l'Éducation, Gabriel Attal, a annoncé que deux heures seront consacrées à la sensibilisation contre le harcèlement dans toutes les écoles de France, à l'occasion de la journée internationale de lutte contre le harcèlement, le 9 novembre.

Cours d'empathie et équipes spécialisées

Le plan comprend également une formation spécifique pour tous les acteurs de l'éducation. Gabriel Attal a révélé l'introduction de "cours d'empathie" dans le cursus scolaire dès la rentrée 2024. "Dès la rentrée de janvier 2024, il y aura chaque semaine des cours d'empathie dans au moins une école pilote par département", a-t-il précisé.

Une cellule dédiée au harcèlement dans chaque rectorat

Le ministre de l’Éducation a également annoncé la création d’une cellule spécialisée dans chaque rectorat. "Ce n'est pas avec des courriers qu'on résout le harcèlement scolaire", a tancé Gabriel Attal, mettant en avant l'importance de la présence humaine sur le terrain.

Sanctions et responsabilisation des parents

Sur le plan des sanctions, les mesures sont tout aussi draconiennes. Le gouvernement a annoncé la "confiscation définitive du portable" pour les élèves reconnus coupables de cyberharcèlement, "dans les cas les plus graves", ainsi qu’un "bannissement des réseaux sociaux".

Saisine du procureur et sanctions pénales

Élisabeth Borne a précisé que la saisine du procureur sera "systématique" en cas de signalement pour harcèlement et en cas de plainte déposée. Les sanctions pourront aller "jusqu’à 10 ans d’emprisonnement", comme le rappelle Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice.

Accompagnement psychologique renforcé

Le plan interministériel ne néglige pas le soutien psychologique aux victimes. Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, a annoncé que l’accompagnement psychologique des enfants victimes de harcèlement sera "renforcé" grâce au dispositif "Mon soutien psy".

"La peur doit changer de camp et disparaître", a martelé Gabriel Attal en conclusion de cette annonce majeure.