Le samedi 2 mars 2024 à 18:31
Dans le but de contrer l'expansion du trafic de stupéfiants dans le quartier du Val des Rougières à Hyères (Var), un arrêté préfectoral a été pris ce mardi, interdisant la présence de tout individu "connu pour des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants" et résidant dans les Bouches-du-Rhône. Cette mesure exceptionnelle vise à empêcher "toutes prises de contrôle" du marché local de la drogue par des dealers extérieurs, notamment marseillais, comme l'a souligné le maire d'Hyères, Jean-Pierre Giran, à France Bleu, évoquant l'arsenal juridique limité face à ce fléau.
La préfecture du Var a précisé que ces "mesures d'entrave" ont pour objectif de "dissuader les narcotrafiquants de se rendre au Val des Rougières". Le quartier a été le théâtre d'opérations antidrogue ces derniers mois, ayant "déstabilisé considérablement le trafic installé", avec notamment la saisie de 75 kg de cannabis, 15 kg de cocaïne et près de 200 000 euros en numéraire.
Pour veiller à l'application de cet arrêté, les policiers hyérois seront "renforcés autant que de besoin par des fonctionnaires de police de Toulon et une brigade canine de détection d’armes et de stupéfiants", précise la préfecture dans un communiqué.
Le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz, a réitéré l'objectif de cette démarche, qui est de "permettre un retour au calme au sein du Val des Rougières et garantir la sécurité aux habitants et permettre aux associations de reprendre leurs activités au sein de ce quartier prioritaire". Cette initiative intervient dans un contexte de violence accrue liée au trafic de stupéfiants, avec un bilan de 49 assassinats à Marseille en 2023, découlant d'une "stratégie d'intimidation et de terreur" des trafiquants, selon la préfecture de police de Marseille.