Il y a dix ans, deux policiers étaient tués sur le périphérique à Paris par un chauffard ivre

Boris Voelckel et Cyril Genest, tous les deux pères de famille, étaient âgés de 32 et 40 ans. Ces policiers de la BAC 75N tentaient d'intercepter un chauffard refusant d'obtempérer, le 21 février 2013 au petit matin, lorsque leur voiture a été très violemment percutée par ce dernier qui arrivait à plus de 150 km/h.
Il y a dix ans, deux policiers étaient tués sur le périphérique à Paris par un chauffard ivre
La voiture des policiers, le 21 février 2013, qui a été pulvérisée par le choc / Boris Voelckel et Cyril Genest. (Philippe Laveille / PhotoPQR / Maxppp)
Par Stéphane Cazaux
Le mercredi 22 février 2023 à 00:56

C'était il y a dix ans. Deux policiers de la brigade anticriminalité parisienne de nuit (BAC 75N) étaient tués par un chauffard refusant d’obtempérer, qui a très violemment percuté leur voiture, sur le périphérique. Boris Voelckel et Cyril Genest avaient 32 et 40 ans et étaient tous les deux pères de famille. Leur décès a marqué tous les policiers, notamment ceux de la capitale. "Personne ne les a oubliés, c'est comme si c'était hier", nous assure un gradé parisien.

Le 21 février 2013, il est environ 05h30 lorsque Malaminne Traoré, 22 ans, au volant d'un puissant SUV Range Rover de grosse cylindrée, refuse un contrôle de police dans le secteur des Champs-Élysées (VIIIe) après avoir quitté une boite de nuit, avec son passager, Mehdi Bensassou. Ces derniers sont en état d'ébriété et le chauffard n'a pas le permis. Malaminne Traoré accélère et s'engage sur le périphérique intérieur à pleine vitesse. Les policiers donnent la position du fuyard sur les ondes police, qui est ensuite perdu de vue.

Quelques instants plus tard, Malaminne Traoré percute à plus de 150 km/h la voiture d'un équipage de trois policiers de la BAC 75N. Le choc est d'une extrême violence. La Ford Mondéo des forces de l'ordre est projetée 71 mètres plus loin. Boris Voelckel et Cyril Genest sont tués sur le coup. Leur collègue, Frédéric K., 54 ans, est très grièvement blessé et ses jours sont en danger. Il passera plus de trois mois à l'hôpital. "Quand j'ai repris connaissance, j'étais allongé sur un lit d'hôpital. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, j'ai essayé de me lever, j'avais des tuyaux partout", révèlera le policier rescapé à la barre de la cour d'assises de Paris, un peu plus de trois ans après le drame.

Quinze ans de réclusion

Malaminne Traoré avait 1,4 gramme d'alcool par litre de sang le jour des faits. Il a été condamné en première instance, en novembre 2016, à douze ans de prison. Le parquet a fait appel et un nouveau procès s'est tenu en mars 2018, devant la cour d’assises du Val-de-Marne. Malaminne Traoré a cette fois écopé d'une peine de quinze ans de réclusion assortie d'une peine de sûreté de 10 ans, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Le coupable avait déjà été condamné à dix reprises par le passé, dont sept fois pour conduite sans permis. Des expertises ont montré qu'il n'a jamais retiré le pied de l’accélérateur durant sa fuite sur le périphérique.