Le vendredi 17 novembre 2023 à 16:13
Karim Mohamed-Aggad, frère d'un des terroristes du Bataclan, vient d'être déchu de la nationalité française par un décret signé par la Première ministre Élisabeth Borne, le 15 novembre 2023. Publiée au Journal officiel ce vendredi, cette décision marque un tournant dans le dossier de cet homme de 33 ans, originaire de Wissembourg (Bas-Rhin), et impliqué dans des affaires de terrorisme.
Né le 8 juillet 1990 à Wissembourg, Karim Mohamed-Aggad avait été condamné en 2016 à neuf ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, une peine confirmée en appel l'année suivante. Il s'était rendu en Syrie en décembre 2013 avec un groupe de jeunes de Strasbourg et Wissembourg, sous l'influence de Mourad Farès, un important recruteur de djihadistes en France. Son séjour en zone irako-syrienne, notamment dans les rangs du groupe État islamique (EI), s'est étendu jusqu'en avril 2014.
«La loi de Dieu au-dessus de la loi de la République»
Après avoir purgé sa peine, Karim Mohamed-Aggad avait été libéré à l'été 2022, mais fut rapidement rattrapé par la justice. En septembre 2022, il a violé à deux reprises ses interdictions de déplacement, ce qui a entraîné une réincarcération pour six mois. Au tribunal correctionnel de Strasbourg, il avait admis placer "la loi de Dieu au-dessus de la loi de la République", tout en affirmant respecter les lois françaises, et condamnant les actes de son frère, Foued, l'un des tueurs du Bataclan le 13 novembre 2015.
Cette déchéance de la nationalité française, une mesure rare, pourrait conduire à son expulsion, étant donné que Karim Mohamed-Aggad possède également la nationalité marocaine par sa mère et algérienne par son père. Avant cette décision, il avait déjà fait l'objet d'un gel de ses avoirs pour six mois, décrété le 21 avril dernier par les ministres de l’Économie et de l’Intérieur.