La France «n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa», affirme Gérald Darmanin

Alors que l'île italienne de Lampedusa est submergée par un afflux très important de migrants, Gérald Darmanin, a pris position sur la question de l'accueil des demandeurs d'asile en France. Il affirme que la France "n'accueillera pas de migrants venant de Lampedusa", tout en se montrant disposé à aider l'Italie dans le processus de retour de ces personnes.
La France «n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa», affirme Gérald Darmanin
Gérald Darmanin sur le plateau de TF1 ce mardi soir. (capture écran)
Par Actu17
Le mardi 19 septembre 2023 à 21:22

Face à la crise migratoire qui touche l'île italienne de Lampedusa, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait des déclarations fortes sur la position de la France. Après son retour d'une visite à Rome, il a affirmé sur TF1 que la France "n'accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa".

La situation à Lampedusa est devenue critique ces derniers jours avec l'arrivée de près de 8 500 personnes entre lundi et mercredi dernier, selon l'agence des Nations unies pour les migrations. Ce chiffre représente plus que l'ensemble de la population de l'île et met en tension les capacités d'accueil locales. La crise a relancé le débat sur la solidarité européenne et le partage des responsabilités en matière d'accueil des demandeurs d'asile.

La France pourrait «accueillir» des personnes persécutées «pour des raisons politiques»

Gérald Darmanin veut faire preuve de "fermeté". "Il ne peut pas y avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol (européen) qu'ils seront accueillis quoi qu'il arrive", a-t-il souligné. Le ministre a insisté sur l'application des "règles européennes", en précisant que la France pourrait "accueillir" des personnes persécutées "pour des raisons politiques". Cependant, il a aussi indiqué que "60 %" des migrants "viennent de pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Gambie", où "il n’y a pas de question humanitaire".

Face à l'urgence, le gouvernement italien a adopté de nouvelles mesures, notamment en augmentant la durée maximale de rétention des migrants déboutés de leur demande d'asile, passant de quatre à dix-huit mois. Un plan d'urgence en dix points a également été présenté par la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, lors de sa visite à Lampedusa.

Les partenaires européens sont appelés à prendre leur part dans la gestion de cette crise. Catherine Colonna, cheffe de la diplomatie française aux Nations unies, a affirmé que "la réponse doit être trouvée dans la coopération entre Européens" et avec des pays comme la Tunisie.

Gérald Darmanin n'a pas manqué de souligner la volonté de la France d'aider l'Italie. "En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire ces personnes dans les pays avec lesquels nous avons de bonnes relations diplomatiques", a-t-il déclaré. "Nous devons être fermes face à l'immigration irrégulière", a conclu le ministre, tout en faisant la différence entre les migrants et les réfugiés politiques. Pour ces derniers, "c'est le devoir de la France et des pays européens de les accueillir".

Cette déclaration s'inscrit dans un contexte de pression accrue sur les pays européens pour trouver des solutions viables à la crise migratoire actuelle.