Le vendredi 2 février 2024 à 22:20
Les policiers municipaux de toute la France sont appelés à une mobilisation d'ampleur nationale ce samedi, qualifiée de "très forte" par leurs représentants. L'initiative, portée par le collectif "policiers municipaux en colère", vise à rassembler 26 000 fonctionnaires territoriaux devant les préfectures de région dès 14 heures.
Le collectif, qui comprend les cinq confédérations nationales représentatives et la Fédération nationale des policiers municipaux de France (FNPM), fondée en mars 2023, réclame une meilleure reconnaissance professionnelle et une augmentation des salaires. À Paris, le cortège partira à 13 heures de la place de la République pour se diriger vers l’Hôtel de Ville.
Le brigadier-chef Thierry Colomar, président de la FNPM, a exprimé le fond du mécontentement, à l'AFP : "Cela fait une trentaine d’années que les gouvernements donnent de nouvelles prérogatives aux policiers municipaux. Mais au niveau social, on en est toujours au même point". Il insiste sur la similitude des missions entre policiers municipaux et nationaux, à l'exception des enquêtes et de la prise de plaintes, et sur les risques comparables auxquels ils sont exposés, notamment lors d'"un braquage ou un acte terroriste".
Les revendications spécifiques comprennent le fait de rendre obligatoire la prime "police" ou "indemnité spéciale mensuelle de fonctions de police" (ISMF) - qui peut représenter jusqu’à plusieurs centaines d’euros par mois -, et qu'elle soit portée à 25% du traitement de base, en plus de son intégration dans le calcul de la retraite, à l'instar de la "prime de feu" pour les pompiers professionnels. Ils souhaitent également être reclassés en catégorie supérieure et bénéficier d'une année de bonification pour la retraite tous les cinq ans de service.
«On peut partir à 59 ans avec 900 euros net par mois»
Thierry Colomar met en lumière les défis posés par la réforme des retraites : "Depuis la réforme des retraites, on peut partir à 59 ans avec 900 euros net par mois pour 30 ans de service, alors qu’un policier national partira avec au moins 1000 euros de plus, donc on est obligés de partir à 62 ans ou 64 ans".
Cette mobilisation s'inscrit dans la continuité d'un mouvement débuté le 31 octobre dernier, marqué par une grève des procès-verbaux et des actions durant les fêtes de fin d'année. Les policiers municipaux comptent sur les Jeux olympiques, où ils seront particulièrement sollicités, pour accentuer la pression sur le gouvernement en faveur de leurs revendications.