Le mercredi 3 mai 2023 à 20:04
Face à l'inquiétante recrudescence de la consommation de protoxyde d'azote chez les jeunes, la préfecture de police de Paris a pris la décision d'interdire la détention et la consommation de ce "gaz hilarant" pour les mineurs sur la voie publique. En vigueur depuis ce mardi et s'étendant jusqu'au 31 juillet 2023, cette mesure vise à "prévenir les risques d'atteinte à la santé et à la salubrité publiques" liés à la "banalisation" de l'utilisation de ce gaz parmi les jeunes.
Outre l'interdiction de consommation et de détention pour les mineurs, l'arrêté prévoit également l'interdiction du dépôt ou de l'abandon sur la voie publique de cartouches d'aluminium, bonbonnes, bouteilles et autres récipients contenant du protoxyde d'azote.
La préfecture a souligné dans son arrêté que "l'usage détourné du protoxyde d'azote (N20) est un phénomène identifié depuis de nombreuses années, notamment dans le milieu festif" et a connu "depuis 2019 une recrudescence inquiétante chez les jeunes, parfois en dehors de tout contexte festif, accentuant la banalisation de son usage".
L'interdiction s'applique à plusieurs zones de la capitale, notamment les quais, berges, canaux, parcs, jardins, esplanades, abords des bars, discothèques, cinémas, théâtres, entrées et sorties des métros ou des gares, ainsi que des places emblématiques telles que la République, la Bastille, le Trocadéro, la Nation ou encore l'avenue des Champs-Élysées.
De graves risques pour la santé
La consommation du protoxyde d'azote, souvent surnommé "proto", présente de nombreux risques pour la santé, tels que l'asphyxie, la perte de connaissance, des brûlures, et en cas d'usage répété ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques et cardiaques. Bien que la vente aux mineurs et la commercialisation dans les débits de boissons et de tabac soient interdites depuis mai 2021, le protoxyde d'azote est aujourd'hui la troisième substance la plus consommée en France après le tabac et l'alcool, selon la préfecture de police de Paris.
Elle indique par ailleurs que "le nombre de cas évalués par le réseau d'addictovigilance a été multiplié par 10 depuis 2019", précisant que près de la moitié des cas concernent une consommation quotidienne, et que les cas graves sont en augmentation.