Le mardi 6 décembre 2022 à 14:36 - MAJ mardi 6 décembre 2022 à 15:38
L'annonce fait grincer des dents les syndicats de police. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé ce mardi matin que les policiers et les gendarmes seront concernés par la réforme des retraites attendue mi-décembre. Ces derniers devront "travailler un peu plus" a prévenu le ministre, sur franceinfo.
"Il est évident que les agents du ministère de l'Intérieur seront concernés pour travailler comme tous les Français un peu plus. J'en suis un partisan", a déclaré Gérald Darmanin. "On verra ce qu'annoncera Mme la Première ministre, mais il n'est pas question que les policiers, les gendarmes, les pompiers, fassent autrement que le reste des Français". "Il y a des situations de départ particulières", a poursuivi le ministre, en citant "les policiers" qui "ont un certain nombre de bonifications". "Nous allons les garder, mais l’idée de travailler plus longtemps doit s’appliquer à tous".
La réforme des retraites doit être présentée autour du 15 décembre prochain par la Première ministre Élisabeth Borne, qui comprendra un recul de l'âge de départ.
Les policiers s'étaient fortement mobilisés en 2019 lors de la précédente tentative de réforme des retraites, pour défendre leur régime spécial qui leur permet notamment une ouverture des droits à 52 ans et un départ à la retraite à 57 ans. Ils avaient obtenu gain de cause après plusieurs journées d'action.
«Ce type de déclaration va finir par nous braquer»
L'annonce de Gérald Darmanin a fait bondir les syndicats de police. Unité SGP Police FO a réagi dans un communiqué en annonçant être "contre toute réforme des retraites". "Les policiers risques leur vie, subissent des cycles de travail atypiques et 20 000 policiers du corps d'encadrement et d'application (les gardiens de la paix et gradés, ndlr) travaillent de nuit", a rappelé l'organisation.
Les syndicats Alliance Police Nationale et UNSA Police, qui proposent une liste commune pour les élections professionnelles qui se déroulent actuellement dans la police nationale, ont également fait part de leur opposition. "Il faut faire bloc ! L'engagement, l'exposition, la dangerosité et le risque létal doivent conduire l'État à prendre des dispositions particulières pour les policiers" qui "doivent être considérés et respectés". "Ce type de déclaration va finir par nous braquer" prévient l'alliance.