Le lundi 20 avril 2020 à 13:39
Violente attaque à l'encontre des policiers la nuit dernière. Vers 22 heures, les forces de l'ordre ont été alertées par un appel "17", qu'un véhicule était incendié dans le chemin André Messager, dans le quartier du Mirail à Toulouse, selon une source policière. Un équipage de police s'est alors rendu sur place.
Alors qu'ils venaient d'arriver sur les lieux, les policiers ont rapidement compris qu'ils étaient victimes d'un guet-apens : la rue de Kiev était bloquée par des conteneurs poubelles et barricades incendiés. Les forces de l'ordre ont été immédiatement la cible de jets de projectiles, notamment des pavés et des tuiles. Les agresseurs ont également utilisé quatre ou cinq cocktails Molotov ainsi que des mortiers d'artifice apprend-on de même source.
Deux heures de violences
Une dizaine d'équipages sont arrivés en renfort pour faire face à une trentaine d'assaillants. Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs lanceurs de balles de défense (LBD 40) pour se défendre.
Une vingtaine de grenades lacrymogènes ont également été utilisées, afin de permettre aux sapeurs-pompiers d'intervenir sans qu'ils soient à leur tour pris pour cible. Les violences ont duré près de deux heures. Aucun des auteurs n'a pu être arrêté et aucun blessé n'est à déplorer fort heureusement. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Toulouse.
Des agressions régulières dans le quartier de la Reynerie
Ces violences urbaines se produisent dans le même temps que celles en région parisienne, après la blessure d'un homme à moto qui a lourdement chuté après avoir percuté une voiture de police.
Les agresseurs ont-ils agi pour faire suite à cette affaire ? C'est en tout cas loin d'être la première fois que les forces de l'ordre sont confrontées à ce type d'agissements violents dans ce quartier sensible de Toulouse.
Le 2 avril dernier déjà, les policiers avaient été pris pour cible au cours d'un simple contrôle d'attestation de sortie. Quelques jours plus tôt, le 29 mars, les forces de l'ordre avaient essuyé des jets de projectiles à trois reprises lors de contrôles, au même endroit.
Pour un syndicat de police, les raisons de ces violences sont "très locales"
Pour Didier Martinez, secrétaire régional du syndicat Unité SGP police Occitanie, les raisons de ces violences la nuit dernière sont "très locales". "Le trafic de stupéfiants tourne actuellement au ralenti en raison du confinement et lorsque cela ne fonctionne pas les trafiquants tombent dans la provocation et s'en prennent aux forces de l'ordre", explique-t-il à France 3.
"Unité SGP réitère l'exigence absolue de sanctions et peines exemplaires, véritablement dissuasives, tant sur l'aspect des trafics que s'agissant des violences exercées à l'encontre des forces de l'ordre", peut-on lire dans un communiqué.