Le samedi 1 février 2020 à 10:53
Au terme de plus d'un an d'enquête, le dossier a été clôturé le 7 janvier 2020 par la juge d'instruction en charge de l'information judiciaire. Ni l'arme des policiers, ni le principal suspect n'ont été retrouvés.
Le vol d'un fusil d'assaut HK G36 dans un fourgon de police fait partie des faits les plus marquants des violences en marque du mouvement social des "Gilets jaunes". Ce 1er décembre 2018, durant l'Acte III du mouvement, des casseurs avaient attaqué un fourgon de la 21ème Compagnie d'intervention (CI) de Paris. Très violente, cette agression leur avait permis de dérober du matériel policier, et plus grave, un fusil d'assaut.
L'enquête sur ce vol avait été confiée à la Police judiciaire, sous la direction d'un juge d'instruction. Elle vient de connaître son épilogue, révèle RTL. Le dossier a été transmis au parquet de Paris début janvier.
Deux mis en examen
Malgré la ténacité des enquêteurs et les moyens mis en oeuvre pour mettre la main sur l'arme et sur le principal mis en cause, ni l'un ni l'autre n'ont été retrouvés. Toutefois, les investigations ont permis d'en apprendre beaucoup sur ce vol aux circonstances très particulières, dont nous avions révélé les détails.
🇫🇷 Paris : Les circonstances terrifiantes du vol du fusil d’assaut HK G36 des policiers en marge de la manifestation des Gilets jaunes. (info @Actu17)
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Un complice du voleur, Vincent G., avait été interpellé quelques jours après les faits, avant d'être mis en examen pour "tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique", "vol avec violence" et "infraction à la législation sur les armes à feu". Un autre homme, Mohamed D., avait subi le même sort pour avoir participé aux violences. Tous deux ont été placés en détention provisoire.
Des indices compromettants
Les investigations ont démontré que Vincent G., un sans domicile fixe de 19 ans, avait participé au transport du fusil d'assaut. Son interpellation était survenue en gare de Lyon à Paris, quelques jours après l'Acte III des Gilets jaunes. Une patrouille de policiers l'avait contrôlé car il était assis à côté... d'une casquette de police. Dans ses poches, les fonctionnaires avaient retrouvé deux cartouches de l'arme dérobée.
Lors de ses auditions, le jeune SDF a avoué aux enquêteurs avoir participé aux violences commises le jour des faits, au niveau de l'Arc de Triomphe. Il leur a confié avoir aidé le voleur du fusil d'assaut HK G36 à dissimuler l'arme dans un sac. Tous deux avaient acheté un sandwich avant de se rendre jusqu'à la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par le métro, relate RTL.
Des surveillances pendant des semaines à Saint-Denis
Là-bas, le principal mis en cause qui portait l'arme des policiers s'était absenté un moment pour la cacher dans une cave, avant de revenir et de laisser un faux numéro de téléphone au SDF. Les deux hommes ne se sont plus jamais revus. Les déclarations du jeune homme ont été recoupées avec les enregistrements de la vidéosurveillance du magasin où ils avaient acheté un sandwich, et ceux de la vidéoprotection du métro.
Forts de ces renseignements considérés comme fiables, les enquêteurs avaient "planqué" plusieurs semaines sur place, en vain. Le suspect n'a pas pu être retrouvé. Ni l'arme. D'après une source policière, il est possible que le voleur se soit débarrassé du fusil d'assaut compte tenu de l'ampleur médiatique des faits.
Six policiers blessés
L'attaque très violente du fourgon de la 21ème CI avait aussi eu des conséquences pour les policiers qui se trouvaient à bord. Six d'entre eux avaient été blessés et se sont portés parties civiles dans ce dossier. Certains avaient constaté que leurs équipements de protection, gilets tactiques et pare-balle, supportaient des traces de coups de couteau.
Les parties civiles et le parquet de Paris ont trois mois pour faire des observations et demander des actes d'enquête supplémentaires, avant la clôture définitive du dossier. Les deux hommes mis en examen devraient être jugés prochainement pour les faits qui leurs sont reprochés.