Affaire Legay : un commissaire de police mis en examen pour «complicité de violences volontaires»

Geneviève Legay avait été grièvement blessée en mars 2019 à Nice (Alpes-Maritimes) lors d'une charge de la police pour disperser une manifestation de Gilets jaunes.
Affaire Legay : un commissaire de police mis en examen pour «complicité de violences volontaires»
Geneviève Legay le samedi 23 mars à Nice, avant sa chute. (photo Attac)
Par Actu17
Le vendredi 11 décembre 2020 à 11:40

Le commissaire de police Rabah Souchi qui a ordonné la charge des forces de l'ordre ayant entraîné la chute et les blessures de Geneviève Legay le 23 mars 2019, a été mis en examen ce jeudi pour "complicité de violences volontaires" a annoncé le parquet de Lyon.

« Rabah Souchi a été mis en examen le 9 novembre par le juge d'instruction du chef de complicité, par ordre ou instruction, de violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique », a détaillé le parquet cité par Le Figaro. Âgée de 73 ans, Geneviève Legay, militante d'Attac, avait eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne lors de cette charge de la police qui avait pour but de disperser une manifestation de Gilets jaunes à Nice, à la veille d'une visite du président chinois Xi Jinping.

Une information judiciaire a été ouverte pour violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique et le dossier a été dépaysé à Lyon par la Cour de cassation. En septembre dernier, un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a pointé un usage de la force disproportionnée en raison « d'ordres inadaptés ».

"Un manque de clarté et un aspect directif" pointés par l'IGPN

Selon le rapport de la "police des polices", il y a eu des « des différences d'appréciation » sur le terrain au moment des faits, entre les commandants d'unités et le responsable opérationnel du maintien de l'ordre, le commissaire divisionnaire Rabah Souchi, dont « la stratégie adoptée et les ordres donnés » se sont caractérisés « par un manque de clarté et un aspect directif ».

Le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait au départ annoncé qu'il n'y avait pas eu de contact physique entre les policiers et Geneviève Legay, une version reprise par le président de la République Emmanuel Macron. Le magistrat avait plus tard expliqué que la septuagénaire avait été poussée par un policier, avant de chuter au sol et se blesser, s'appuyant sur des images de vidéosurveillances. Jean-Michel Prêtre a depuis été muté à la cour d'appel de Lyon.