Le mercredi 14 octobre 2020 à 15:47
La cour d'assises spéciale de Paris a condamné ce mercredi à 28 ans de réclusion criminelle Farid Ikken, l'assaillant de 43 ans qui avait attaqué des policiers avec un marteau, le 6 juin 2017 sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame à Paris rapporte Le Figaro. L'homme avait auparavant fait allégeance au groupe terroriste État islamique (EI).
Cet algérien âgé de 43 ans était en France pour étudier. Sa peine a été assortie d'une période de sûreté des deux tiers. Il a également écopé d'une interdiction définitive de séjourner sur le territoire français.
Le jour de l'attaque, Farid Ikken s'était jeté sur les trois policiers, marteau à la main. L'un des fonctionnaires avait été frappé à la tête et légèrement blessé. L'assaillant avait hurlé "C'est pour la Syrie !". Il avait été immédiatement neutralisé par balles par deux des policiers, dont celui qui a été blessé.
"C'est l'heure de la vengeance, c'est l'heure du djihad"
Les enquêteurs avaient alors retrouvé dans son sac et à son domicile durant la perquisition, du matériel de propagande de l'EI ainsi qu'une vidéo où il faisait allégeance au groupe terroriste. Il déclarait dans cette séquence : "c'est l'heure de la vengeance, c'est l'heure du djihad".
Face aux enquêteurs, le quadragénaire avait nié sa volonté de tuer les policiers, expliquant qu'il souhaitait les blesser dans un « acte de résistance politique » destiné à « attirer l'attention de l'opinion publique française sur le massacre de ses petits frères et sœurs à Mossoul (Irak) et en Syrie par l'armée française ».
Il n'a exprimé aucun regret
Au vu du "violent coup de marteau donné sur la tête et par l'arrière", l'intention de tuer ne faisait aucun doute a souligné l'avocate générale lors du jugement. "C'était uniquement parce que sa collègue avait crié et qu'il avait replié la tête par réflexe", a-t-elle rappelé. La magistrate avait requis une peine allant de 25 à 28 ans de prison, qualifiant l'accusé de "fanatique de l’État islamique".
Farid Ikken n'a de son côté exprimé aucun regret ni excuse, ajoutant qu'il éprouvait la « satisfaction du devoir accompli ». L'assaillant avait également justifié les attentats commis par Mohammed Merah en 2012, ainsi que ceux perpétrés par Amédy Coulibaly et les frères Kouachi en 2015, estimant qu'ils avaient agi "en représailles" des attaques occidentales "contre les musulmans" en Irak et en Syrie.
Pour Me Thibault De Montbrial, l'avocat des policiers, il s'agit d'« une peine qui correspond à la gravité du geste de l’accusé, mais aussi à sa dangerosité ». « On entend rarement en effet un terroriste islamiste se réjouir à la barre du « devoir accompli », glorifier Al Bagdadi et qualifier Merah, Coulibaly et les frères Kouachi de « frères moudjahidines » », a-t-il ajouté.