Attentat de Charlie Hebdo : Une policière primo-intervenante livre son témoignage.

Attentat de Charlie Hebdo : Une policière primo-intervenante livre son témoignage.
Illustration (Adobe Stock)
Par Actu17
Le lundi 7 janvier 2019 à 10:58

C’est la première fois que Géraldine B. s’exprime publiquement sur cet événement qui a bouleversé sa vie.

La policière faisait partie de la patrouille en VTT qui est intervenue en premier sur l’attentat des frères Kouachi à Charlie Hebdo. C’est au micro de France Bleu, qu’elle livre son témoignage pour la première fois.

Il y a 4 ans, tout a basculé pour elle

En ce jour de triste anniversaire, quatre ans après les faits, Géraldine se souvient de « tout, avec précision, chaque détail ». Elle exerçait alors au sein de la brigade VTT du commissariat du 11ème arrondissement de Paris. Âgée de 32 ans, elle ne se doutait pas que sa vie allait prendre un tournant.

Au micro de France Bleu, elle raconte : « Je pense que ce sont des enfants qui jouent avec des pétards dans la rue », lorsqu’elle reçoit l’appel de sa station directrice lui indiquant que des riverains ont entendu des coups de feu. Lorsqu’elle arrive sur place avec ses collègues, la policière aperçoit des gens qui lui font des signes, depuis le toit de l’immeuble de Charlie Hebdo. Elle est à ce moment-là loin d’imaginer qu’un attentat est en cours, et ne comprend pas tout de suite ce que ces gens veulent exprimer.

Soudain, les terroristes surgissent

Tout à coup, les frères Kouachi vêtus de « noir, gilets pare-balles, et armes de guerre à la main » surgissent devant elle. Elle poursuit son récit : « Je jette mon vélo et je cours comme je peux. Les balles sont passées à 10 à 20 centimètres. J'ai encore leur sifflement dans les oreilles ».

Un policier à terre

Lorsqu’elle a entendu sa radio crépiter et cracher « Un policier à terre », Géraldine est retournée sur place et a vu son collègue Ahmed Merabet qui gisait au sol, tué par les terroristes. Sous le choc, sonnée, elle a alerté les secours.

Difficile reconstruction

D’après son témoignage, ce n’est que plus tard qu’elle a compris qu’il s’agissait d’un attentat. La policière a dû s’arrêter de travailler durant quatre mois. « Je n'arrivais pas à sortir seule de chez moi, même pour faire des courses. Je pensais que des terroristes allaient finir le travail et me tuer » confie-t-elle. Lors de sa reprise, elle est restée en civil.

L’attentat du Bataclan et l’assassinat du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées ont eu raison d’elle, Géraldine a craqué. La policière a été mutée en province pour se rapprocher de sa famille. Chaque jour, Géraldine pense aux victimes de l’attentat qui a eu lieu il y a quatre ans.