Doubs : Un enfant de 4 ans tué à Corcondray, sa mère affirme l'avoir «étranglé»

Un petit garçon de 4 ans a été retrouvé dans un fossé avec sa mère de 35 ans, ce vendredi matin dans le village de Corcondray, près de Besançon (Doubs). Cette dernière avait quitté le domicile familial en pleine nuit avec son fils et était recherchée par les gendarmes. L'enfant est décédé. Il aurait été tué par sa mère.
Doubs : Un enfant de 4 ans tué à Corcondray, sa mère affirme l'avoir «étranglé»
Illustration. (photo Rémy Perrin/Maxppp)
Par Actu17
Le samedi 20 novembre 2021 à 00:49

C'est un drame terrible qui a secoué le petit village de Corcondray ce vendredi matin. Un enfant de 4 ans est mort par strangulation. Il aurait été étranglé à mort par sa mère de 35 ans durant la nuit. Le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, a tenu une conférence de presse en fin d'après-midi pour communiquer des éléments sur cette sombre affaire.

Peu avant 8 heures, un collégien qui se trouve dans un bus scolaire, en hauteur donc, aperçoit une femme et son fils gisant dans un fossé, non loin du cimetière. Les gendarmes arrivent rapidement sur place, tout comme les sapeurs-pompiers qui prennent en charge l'enfant âgé de 4 ans. Le garçonnet est évacué en état d'urgence absolue au CHU de Besançon. Frigorifié, il présentait des traces de strangulation au cou et de violences au visage. Il est décédé quelques heures plus tard, dans la matinée. La mère aurait déclaré spontanément à un médecin avoir étranglé son enfant "parce que c'était le diable" a indiqué le procureur de la République, cité par France Bleu. Le corps de l'enfant a été autopsié ce vendredi.

"Pieds nus, en simple pyjama" dehors en pleine nuit

Selon les premiers éléments de l'enquête révélés par le magistrat, le grand-père maternel de l'enfant a indiqué aux gendarmes qu'il avait reçu un appel de sa fille vers 03h15. Elle affirmait que son compagnon voulait la tuer, "et qu’elle pensait être empoisonnée dans son alimentation". Elle a quitté le domicile familial avec son fils peu après, puis s'est mise à sonner chez deux voisins. Ces derniers lui ont proposé de venir se mettre au chaud à l'intérieur mais elle a refusé alors qu'elle "était sans veste, pieds nus, en simple pyjama". L'un des habitants s'est lancé à sa recherche après avoir alerté les gendarmes. Le petit garçon ne présentait aucune trace de coups à ce moment-là, un détail important pour la suite des investigations.

Les gendarmes ont débuté des recherches pour retrouver la mère et son fils. Les forces de l'ordre sont allées au domicile familial où elles ont réveillé le père de 35 ans, qui ne s'était aperçu de rien selon son récit. Deux patrouilles ont été engagées dans cette opération ainsi qu'un équipage de la brigade cynophile venu de Montbéliard a précisé le général Bruno Guyot, cité par L'Est Républicain. Cela n'aura donc malheureusement pas suffi. "Au départ, il n’y avait pas de notion de danger de mort", a rappelé le militaire.

"Un discours teinté de préoccupations mystiques"

Le couple était ensemble depuis neuf ans et la mère de famille originaire de Haïti avait fait ses cartons car elle souhaitait quitter son compagnon en fin d'année. La famille habitait à Corcondray depuis un an et demi. Un "couple a priori normal", a exposé Étienne Manteaux. La mère de famille était inconnue des services de police et n'a aucun antécédent psychiatrique. Face à son agitation, les gendarmes ont décidé de la conduire devant un médecin "pour évaluer son aptitude à rester en garde à vue". Au praticien, la mise en cause a tenu "un discours teinté de préoccupations mystiques, en expliquant que son enfant était le diable et qu’elle l’a étranglé".

De son côté, le père qui a été placé en garde à vue, a affirmé qu'il n'y avait pas eu de dispute ni de scène de violences avec sa compagne. Cette dernière avait toutefois déposé une plainte le 9 novembre dernier pour des violences psychologiques et des gifles, mais le médecin n'avait pas constaté de blessure.

L'expertise médical de la mère de famille permettra de déterminer si son état de santé mental est compatible avec son placement en garde à vue. Si tel est le cas, elle pourrait être déférée en vue de sa mise en examen, au cours du week-end.