Le mercredi 24 mai 2023 à 14:36
Presque trois décennies après la découverte effroyable d'une femme décapitée et démembrée dans une malle de fer flottant sur la Seine près des Andelys (Eure), l'enquête sur la mort de Corinne Di Dio, 37 ans, vient de connaître un événement inattendu raconte Le Parisien. Une femme de 77 ans a en effet été placée en garde à vue ce mardi 23 mai par les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles (Yvelines). Elle est soupçonnée d'avoir joué un rôle crucial dans cette affaire complexe qui mêle relations tumultueuses et figures inquiétantes.
Corinne Di Dio, une employée de Bouygues, a disparu sans laisser de trace en juin 1995 après avoir quitté ses bureaux de Saint-Quentin-en-Yvelines. Neuf jours plus tard, son corps mutilé a été découvert dans une malle en fer, mais le manque de ressources techniques et scientifiques de l'époque a retardé son identification. Ce n'est qu'après deux ans que le tronc retrouvé dans la Seine a été identifié comme étant celui de la victime.
Un fils à la source d'un conflit
Des investigations antérieures sur la vie privée de la trentenaire avaient révélé une relation passée avec Antonio Marquez, un braqueur de banques et trafiquant de drogue connu en Espagne, qui avait vécu en région parisienne. De cette liaison est né un fils en 1991, qui est devenu un enjeu majeur pour le couple après leur séparation.
Antonio Marquez s'était enfui en Espagne avec l'enfant, mais a été arrêté et incarcéré en France en 1994, permettant à Corinne Di Dio de récupérer son fils. Néanmoins, Marie-Thérèse, la belle-mère d'Antonio résidant dans les Yvelines, gardait parfois l'enfant et tentait en vain de réconcilier le couple. L'enquête a montré que Marie-Thérèse et Antonio Marquez risquaient d'être privés de contact avec l'enfant, peu de temps avant la disparition de Corinne Di Dio, en 1995. Mais aucune preuve concrète n'a pu lier ces derniers à ce meurtre atroce, à ce moment-là.
Un quart de siècle plus tard, des soupçons sont apparus quant à une possible relation intime entre Corinne Di Dio et un frère d'Antonio, qui était le concubin de Marie-Thérèse. Qu'elle soit réelle ou non, cette histoire semble avoir transformé la crainte de Marie-Thérèse en haine envers la victime. Ce cumul de preuves et de témoignages a mené à l'interpellation de Marie-Thérèse, soupçonnée d'avoir orchestré le meurtre de la trentenaire. Malgré son âge avancé, elle a un passé judiciaire notable, marqué par des outrages, des faux et surtout des vols à main armée.
Quant à Antonio Marquez, il avait refait sa vie en Espagne et avait récupéré son fils, mais avait été arrêté en 2017 pour un important trafic de drogue. Il a été interrogé sur le meurtre de son ex-compagne, mais n'a jamais été directement soupçonné, à ce stade des investigations.