Le lundi 23 décembre 2024 à 20:08
Un deuxième adolescent a été mis en examen pour assassinat dimanche, dans le cadre de l'enquête sur la rixe mortelle survenue le 17 décembre 2024 près du lycée Rodin, dans le 13e arrondissement de Paris. Né en septembre 2008 et domicilié dans ce même arrondissement, Sami E. a été placé en détention provisoire. Selon le parquet de Paris, il est "désigné comme rattaché plutôt au côté 'Glacière'". Ce mineur n’était connu de la justice que dans le cadre d’une alternative aux poursuites pour un vol.
Jeudi soir, un premier adolescent, âgé de 16 ans, avait déjà été mis en examen pour assassinat et écroué. Selon le parquet, "la victime et lui, avec d'autres jeunes restant à identifier, entretenaient manifestement une relation d'animosité émaillée de recours à la violence en différents endroits de Paris".
Cinq autres mineurs également mis en examen
Cinq autres mineurs, tous domiciliés dans le 13e arrondissement et liés à la bande du quartier Amiral Mouchez, ont été mis en examen dimanche. L’un d’entre eux, né en juillet 2008, a été mis en examen pour violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail, au préjudice de Stéphane S. et Sami E. Ce jeune avait été condamné le 4 novembre 2024 à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour des violences aggravées. Les quatre autres mineurs, nés en 2008 ou 2009, ont été mis en examen pour participation à un groupement formé en vue de violences contre les personnes. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, ou, pour le plus jeune, sous une mesure éducative judiciaire provisoire.
Le parquet a précisé que "tous avaient déjà été interpellés pour violences en réunion ou aux abords d’un établissement scolaire. Deux d’entre eux doivent être jugés en mars 2025, les deux derniers ont fait l’objet d’une alternative aux poursuites".
Une rivalité de bandes exacerbée sur les réseaux sociaux
L’enquête met en lumière une rivalité ancienne entre les quartiers Glacière et Amiral Mouchez, exacerbée par des échanges sur les réseaux sociaux. Selon le parquet de Paris, "des menaces à l’encontre de la victime décédée, et inversement, de la part de celle-ci et de ses amis, à l’encontre de Stéphane S., menacé d’être attendu au pied de chez lui, avaient été relevées". Lors de la rixe, les mineurs présents des deux côtés étaient porteurs "au total d’au moins un tournevis, une gazeuse et deux couteaux", détaille le parquet.
La victime, un lycéen professionnel d'Alfortville (Val-de-Marne), avait été blessée par arme blanche le 10 décembre près du lycée René Cassin dans le 16e arrondissement. Ces faits font l'objet d'une enquête distincte.
Une rixe mortelle sur fond de violences récurrentes
Le 17 décembre, avant le début des cours, une violente altercation a éclaté à proximité du lycée Rodin. En arrêt cardio-respiratoire et présentant des blessures à la tête, la victime avait été transportée en urgence à l’hôpital, où elle est décédée peu après. Selon le parquet, cette rixe s’inscrit dans "la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du 13e arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024".
Les phénomènes de bandes connaissent une hausse significative dans l’agglomération parisienne, avec une augmentation de 10% entre 2022 et 2023. Le nombre d’agressions armées a progressé de 22,5% sur la même période, selon la préfecture de police.