Le jeudi 8 février 2024 à 10:36
La cour d'appel de Toulouse a ordonné jeudi un supplément d'information dans l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar. Cette décision fait suite à une demande formulée par le parquet général de Toulouse mi-janvier, motivée par l'apparition de nouveaux éléments susceptibles de relancer les investigations dans cette affaire complexe, alors que le corps de la victime n'a pas été retrouvé pour l'heure.
L'un des éléments clés ayant conduit à cette réouverture est une conversation téléphonique surveillée entre un détenu, incarcéré pour tentative de meurtre, et sa mère. L'échange a révélé des noms potentiellement liés à l'affaire Jubillar, suscitant l'intérêt des enquêteurs. Dans cette conversation, le détenu s'interroge sur la solidité des preuves accusant Cédric Jubillar, le mari de Delphine, en mentionnant spécifiquement les prénoms "Sofiane", "Sébastien" et "Mathieu". Sa mère répond de manière évasive, laissant planer un doute sur la possible connaissance d'informations non divulguées.
La justice s'intéresse particulièrement à cette conversation car les prénoms mentionnés, Sofiane et Sébastien, figurent dans les dossiers de l'enquête. La réaction de la mère, ajoutée à la mention de ces prénoms, a incité le parquet à demander que le détenu et sa mère soient entendus par les enquêteurs, afin de clarifier le contexte et la teneur de leur échange.
Outre cet échange téléphonique intrigant, d'autres pistes sont explorées suite à cette décision de la cour d'appel. Un témoignage d'un homme évoquant la disparition d'une pelleteuse près du domicile des Jubillar à Cagnac-les-Mines (Tarn), ainsi que les affirmations d'un medium prétendant détenir des informations sur l'emplacement du corps de Delphine Jubillar, ont également motivé la demande de supplément d'information.
Un «naufrage judiciaire» estime l'avocate de Cédric Jubillar
Cédric Jubillar, qui clame son innocence depuis le début, reste en détention provisoire. L'une de ses avocates, Me Emmanuelle Franck, a exprimé sur BFMTV sa frustration face à ce qu'elle considère comme un "naufrage judiciaire", critiquant le processus qui a mené à l'incarcération de son client malgré l'absence de preuves concrètes.
La chambre de l'instruction a donc désigné les deux magistrats instructeurs du tribunal judiciaire de Toulouse, déjà en charge du dossier, pour mener ces nouvelles investigations.
Delphine Jubillar a disparu de sa maison de Cagnac-les-Mines (Tarn), où le couple vivait avec leur fille de 18 mois et leur fils de six ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.