Le jeudi 24 novembre 2022 à 18:00
Le Parquet national financier (PNF) annonce ce jeudi dans un communiqué que des enquêtes ont été ouvertes sur le rôle des cabinets de conseil, lors des campagnes présidentielles 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron, confirmant une information du Parisien.
Le PNF annonce qu'une information judiciaire a été ouverte en octobre dernier pour "favoritisme", "recel de favoritisme" et "tenue non conforme de comptes de campagne" et "minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne", portant sur les "conditions d'intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022".
Durant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l'utilisation des fonds publics et l'opposition avait réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit du cabinet de conseil McKinsey.
Deux informations judiciaires
Le parquet précise que "suite à plusieurs signalements et plaintes d'élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d'intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022". Le ministère public a en outre ajouté que "suite à plusieurs plaintes d'élus et d'associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme".
Le parquet national financier publie un communiqué de presse sur des procédures pénales ouvertes suite à la publication du rapport du Sénat sur le recours aux cabinets de conseils. https://t.co/c2PNjh54LB pic.twitter.com/JffRfYGpFK
— Parquet national financier (PNF) (@pr_financier) November 24, 2022
Publié le 16 mars, le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, initié par le petit groupe CRCE à majorité communiste, assurait que les contrats passés entre l’État et plusieurs cabinets avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, pour un montant record de plus de 1 milliard d’euros en 2021.
Selon Mediapart, certains membres du cabinet auraient pu œuvrer gratuitement pendant la campagne présidentielle victorieuse d’Emmanuel Macron en 2017. Le rapport sénatorial pointait aussi un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.