Affaire Yannick Agnel : Une seconde victime potentielle de l'ex-nageur auditionnée

Cette deuxième victime potentielle de l'ex-nageur Yannick Agnel "était proche de l'entourage familial" de ce dernier, a indiqué le parquet.
Affaire Yannick Agnel : Une seconde victime potentielle de l'ex-nageur auditionnée
Yannick Agnel, le 29 juillet 2013 à Barcelone. (BrunoRosa/shutterstock)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 8 décembre 2022 à 21:13

Le parquet de Mulhouse (Haut-Rhin) a annoncé jeudi qu'une deuxième victime potentielle avait été auditionnée dans le cadre de l'enquête pour viol et agression sexuelle sur mineur visant l'ex-nageur champion olympique Yannick Agnel, confirmant une information de L'Équipe et de RTL.

"La jeune fille était proche de l'entourage familial de Yannick Agnel", a précisé à l'AFP la procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot. "Le juge d'instruction n'a pas interrogé Yannick Agnel sur les faits relevés par supplétif, il devrait le faire sûrement dans le courant du début de l'année" 2023.

Dans un communiqué diffusé en fin d'après-midi, Mme Roux-Morizot s'est par ailleurs dite "profondément heurtée" par la publication dans le journal L’Équipe "de l'intégralité du contenu de certains procès-verbaux émanant directement de l'information judiciaire" ouverte contre M. Agnel. Le secret de l'instruction a notamment pour "objectifs essentiels (...) le respect (...) du droit élémentaire et légitime des parties civiles, témoins, plaignants à ne pas se voir cités ou mis en cause publiquement, comme cela a été le cas", a insisté la procureure dans son communiqué.

Pour sa part, Sophie Kamoun, ancienne nageuse devenue agente, conteste la manière dont le quotidien sportif l'a citée dans ce même article et évoque "un traitement parcellaire, subjectif et biaisé que d'aucun pourrait considérer de malhonnête". "Le contenu de cette parution ne correspond en rien aux quelques bribes qui m'avaient préalablement été transmises, celle-ci me dépeignant, pour l'essentiel, comme la responsable de la ligne de défense judiciaire et médiatique choisie par Yannick Agnel dont j'étais l'agent au moment des faits", écrit-elle dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP.

"Contrairement à ce qui est avancé dans cet article, ajoute-t-elle, je n'ai jamais été à l'origine de la mise en œuvre d'une quelconque stratégie de défense pour le compte de Yannick avec lequel je n'ai plus de contact, pas plus qu'avec ses avocats, depuis son interpellation du 9 décembre 2021".

«Enfin dégagée de cette calomnie»

Yannick Agnel, âgé de 30 ans, avait été mis en examen en décembre 2021 pour "viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans" et placé sous contrôle judiciaire. La plainte avait été déposée par la fille de son ancien entraîneur Lionel Horter, pour des faits remontant à 2016. Elle était alors âgée de 13 ans, et le nageur de 24 ans.

Quelques semaines après cette mise en examen, le parquet avait élargi l'enquête en délivrant un réquisitoire supplétif pour des faits "d'atteintes sexuelles sur mineure de moins de 15 ans" sur une autre victime potentielle, a encore indiqué Mme Roux-Morizot à l'AFP.

L'avocate de Yannick Agnel n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

«Le problème, c'est le comportement de Yannick Agnel avec certaines jeunes filles»

L'un des avocats de la fille de Lionel Horter, Me Thomas Wetterer, a fait part à l'AFP de son "soulagement". "Ça fait maintenant un an qu'elle est la cible de calomnies qui disent que sa plainte n'est que le fruit de l'instrumentalisation de son entourage pour se venger (d'un) litige commercial entre Yannick Agnel et le club" de Mulhouse Olympic Natation (MON), a-t-il dit. "Avec cette potentielle seconde victime, notre cliente est enfin dégagée de cette calomnie", a-t-il ajouté. "Le problème, c'est le comportement de Yannick Agnel avec certaines jeunes filles, ce n'est pas le fait de savoir si le club lui doit ou non 60 000 euros, ce qui d'ailleurs est un sujet réglé", a encore déclaré Me Wetterer.

Yannick Agnel possède l'un des plus beaux palmarès de la natation française : il a été double champion olympique à Londres en 2012 sur le 200 m nage libre et le relais 4x100 m, avant d'être sacré champion du monde dans ces deux disciplines en 2013. Il s'était reconverti dans l'e-sport et menait, jusqu'à l'annonce de la plainte et sa mise en examen, une carrière de consultant dans plusieurs médias, dont le groupe France Télévisions et franceinfo.

Le nageur s'était également lancé dans l'écriture et devait publier un récit portant sur l'histoire de son grand-père, mais la publication du livre a été annulée par les éditions Arthaud.