Le vendredi 16 septembre 2022 à 10:12 - MAJ vendredi 16 septembre 2022 à 23:03
Suspectée d'être la commanditaire de l'agression de son ancienne coéquipière au PSG Kheira Hamraoui, l'internationale française Aminata Diallo, a été mise en examen vendredi dans ce dossier, comme quatre autres personnes, pour "violences aggravées" et "association de malfaiteurs". Elle a été placée en détention provisoire à la maison d'arrêt pour femmes de Versailles (Yvelines) dans l’attente de son débat différé devant le juge des libertés et de la détention (JLD).
Sollicité par l'AFP, le parquet de Versailles a indiqué qu'il a requis le placement en détention provisoire de la footballeuse de 27 ans, sans club depuis sa fin de contrat au Paris Saint-Germain.
"Lors de leur garde à vue, les hommes soupçonnés d'avoir participé à l'attaque ont dit qu'on leur avait expliqué qu'il fallait empêcher Hamraoui de jouer", a déclaré une source proche du dossier à l'AFP.
Après l'agression le 4 novembre de Kheira Hamraoui, 32 ans et 39 sélections en équipe de France, l'hypothèse d'une rivalité entre les deux joueuses du Paris-Saint-Germain, évoluant au même poste de milieu de terrain, avait été, dans un premier temps, envisagée. Aminata Diallo a toujours vivement contesté être impliquée. En novembre 2021, elle avait déjà été placée en garde à vue, avant de ressortir libre, sans charge retenue contre elle.
Selon le parquet de Versailles, il restait "environ huit heures" à effectuer sur cette garde à vue entamée en novembre et limitée légalement à un total de 48 heures. Interpellée vers 6h00 à son domicile vendredi, la joueuse de 27 ans est restée dans les locaux de la police judiciaire de Versailles jusqu'en début d'après-midi, quand elle a été déférée au palais de justice. Contacté par l'AFP, son avocat, Mourad Battikh, n'était pas joignable dans l'immédiat.
Selon une source proche du dossier, alors qu'elle a été impliquée par les autres mis en examen au cours de leur garde à vue, Aminata Diallo "n'a pas dit grand-chose" vendredi devant les enquêteurs. "Elle n'a pas reconnu sa participation (à l'agression, ndlr) avant de vite invoquer son droit au silence", a précisé cette source.
Deux hommes placés en détention provisoire
Quatre hommes, nés entre 1999 et 2003, ont également été mis en examen vendredi pour "association de malfaiteurs" et "violences aggravées" après leur arrestation cette semaine. Deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire, et un troisième est ressorti libre, sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, ces hommes ont mis en cause Aminata Diallo comme commanditaire, devant les enquêteurs. Ils ont également reconnu leur présence sur les lieux de l'agression mais nient avoir porté les coups.
«Guet-apens»
Le 4 novembre 2021, Kheira Hamraoui avait été agressée à coups de barres de fer et frappée sur les jambes par deux hommes, devant Aminata Diallo, alors qu'elles rentraient en voiture d'un dîner d'équipe. La joueuse avait été ensuite conduite à l'hôpital pour recevoir des points de suture.
"J'ai vécu un vrai guet-apens. Ces individus m'attendaient derrière un camion. Ils étaient au bon endroit, au bon moment. Comment ont-ils pu être si bien renseignés ? C'est autant de questions sans réponse encore aujourd'hui", avait-elle déclaré au journal L’Équipe en juin. Contactée par l'AFP, son avocate n'a pas souhaité faire de commentaire vendredi matin.
Cette affaire avait totalement déstabilisé le vestiaire du PSG et eu un impact négatif sur les performances sportives des deux joueuses. La relation de Kheira Hamraoui avec plusieurs de ses coéquipières, notamment Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, s'était fortement dégradée, ces dernières lui reprochant la première garde à vue d'Aminata Diallo.
Au printemps, le conseil d'Hamraoui avait alerté le PSG sur "une campagne de harcèlement et de dénigrement" menée par plusieurs joueuses contre sa cliente. Dans un courrier envoyé au club, il accusait Aminata Diallo d'avoir, au cours de la saison, "interpellé" le garde du corps de Kheira Hamraoui pour "menacer" cette dernière ou encore de l'avoir directement "insultée". Sous contrat avec le club parisien jusqu'en juin 2023, Hamraoui est tenue à l'écart du groupe professionnel depuis le début de la saison 2022-2023.
Une situation qu'elle a fait constater par un huissier durant un entraînement la semaine passée.
L'ancienne Barcelonaise "veut honorer la dernière année de son contrat : elle restera Parisienne cette saison", a insisté son entourage auprès de l'AFP après les déclarations de la directrice sportive adjointe du PSG féminin, Sabrina Delannoy. Au micro de Canal+, cette dernière avait dit : "Hamraoui ne fait pas partie des projets sportifs du PSG et ça restera comme ça pour toute la saison".