Le lundi 27 juin 2022 à 11:18
Dix mois après ce spectaculaire vol de bijouterie, deux nouveaux suspects, âgés de 26 et 37 ans, ont été mis en examen, vendredi à Paris, avant d’être écroués. Ils sont soupçonnés d’avoir braqué, le 7 septembre 2021 à Paris, la bijouterie Bulgari située place Vendôme (Ier), et de s’être emparés de 10 millions d’euros en diamants. L’un d’eux est passé aux aveux, mais le second a nié toute implication dans cette affaire selon nos informations. Au moment des faits, un premier complice avait été arrêté en flagrant délit.
Il est environ midi lorsqu’un homme se présente devant la porte de la bijouterie. Il se fait ouvrir le sas électrique de la boutique et bloque la porte avec un morceau de bois. Au total, sept hommes casqués et gantés pénètrent dans la boutique, armés d’une arme de poing et d’un fusil. Ils se font remettre les bijoux et des montres. Ils semblent exactement savoir ce qu’ils cherchent car ils sélectionnent les vitrines qui ne contiennent que les plus belles pièces. Trois hommes s’engouffrent à bord d’une BMW et les quatre autres sautent sur deux scooters.
Le bolide allemand est poursuivi par la police alors qu’il remonte vers le nord. Le véhicule des braqueurs est ralenti à l’angle du boulevard de Strasbourg et du boulevard Magenta (Xe) par une équipe de policiers à vélo. Les malfaiteurs avaient prévu de lâcher leur BMW dans le secteur avant de monter dans une voiture relais. C’est raté et ils prennent la fuite. Ils sont bloqués par les embouteillages avant de s’engager dans une impasse dans le secteur de la rue du Cloître-Saint-Merri (IVe) où ils sont coincés par la police.
Trois voleurs prennent la fuite à pied. Mais l’un d’eux, âgé de 30 ans et originaire de Bondy (Seine-Saint-Denis) et stoppé par la balle d’un fonctionnaire qui se loge dans sa cuisse. Il sera mis en examen et écroué un peu plus tard. Les analyses de police technique et scientifique permettent d’isoler des empreintes génétiques et digitales dans la voiture. Les deux suspects sont placés sous surveillance et interpellés mardi dernier dans la matinée en Seine-Saint-Denis et chez une femme en région parisienne. Le premier qui était au volant de la voiture ne lâche rien aux enquêteurs. Les forces de l’ordre ont compris qu’il avait participé à des réunions préparatoires qui ont permis de mettre en œuvre leur plan.
«On le voit braquer une arme sur l’agent de sécurité»
Le second était passager dans la voiture et aussi membre du commando qui a assailli la bijouterie. Son casier judiciaire porte déjà quatre condamnations notamment pour des faits de vols et d’agression. Lors des auditions, il est passé aux aveux en minimisant son rôle. Il ne s’attribue que celui de l’homme qui serait entrer le premier dans la boutique pour permettre aux autres de passer à l’action. Les images de vidéosurveillance de la rue et de la boutique ont permis de l’identifier. "On le voit braquer une arme sur l’agent de sécurité, le forcer à s’allonger par terre avant de le frapper à coups de pied", explique une source proche du dossier. Deux témoins l’ont également reconnu. Mais il refuse de donner l’identité de ses complices.
Ce malfrat a été victime en 2018 de faits de séquestration et il a depuis lors pris ses distances avec le quartier de Seine-Saint-Denis où il a grandi. Il est sans emploi et juste après le coup, il semblait avoir de l’argent. Il a notamment investi 12 000 euros dans la création d’une société spécialisée dans la fibre. Les scooters sur lesquels se trouvaient les quatre autres malfaiteurs ont été retrouvés incendiés. Mais il n’y a aucune trace des diamants. La suite des investigations doit permettre d’identifier les quatre autres complices.