Disparition de Lina : deux cordes portant son ADN découvertes dans la voiture du suspect

La jeune Lina a "un moment ou à un autre" était "ligotée" au moment de sa disparition, a annoncé le procureur de la République de Strasbourg durant une conférence de presse ce jeudi matin. Deux cordes ont été découvertes dans le coffre de la voiture conduite par le suspect principal, Samuel Gonin. Le sac à main de l'adolescente a également été retrouvé dans la boîte à gants.
Disparition de Lina : deux cordes portant son ADN découvertes dans la voiture du suspect
Lina a disparu mystérieusement le 23 septembre 2023. (DR)
Par Actu17
Le jeudi 19 septembre 2024 à 11:46 - MAJ jeudi 19 septembre 2024 à 12:26

Le procureur de la République adjoint de Strasbourg, Alexandre Chevrier, a révélé lors d'une conférence de presse ce jeudi matin de nouveaux éléments concernant l'enquête sur la disparition de la jeune Lina, survenue mystérieusement en septembre 2023, à Plaine dans le Bas-Rhin.

Le sac à main de l'adolescente de 15 ans a été découvert dans la boîte à gants de la Ford Puma volée qui était utilisée par Samuel Gonin. Deux cordes ont également été découvertes dans le coffre du véhicule, sur lesquelles l'ADN de Lina et celui de Samuel Gonin a été relevé. Il s'agit d'"ADN de contacts". "À un moment ou à un autre, elle a été ligotée", a précisé le procureur. Aucune trace de sang n'a été découverte dans la voiture qui était conduite par le suspect principal depuis plusieurs mois, a souligné le magistrat. L'ADN de l'adolescente a également été retrouvé sur le siège arrière du véhicule, sur la ceinture de sécurité de la place arrière centrale et sur la boucle de ceinture du passager arrière droit.

Les gendarmes sont parvenus à retracer en partie le parcours de Samuel Gonin au volant de cette Ford Puma, en exploitant le système multimédia du véhicule, étant donné que le suspect avait désactivé le système de géolocalisation de la voiture, volée fin août en Allemagne. Les investigations ont montré que la Ford Puma se trouvait sur le lieu des faits, au moment de la disparition de Lina, qui marchait le long de la D350 vers la gare de Plaine. "Ce véhicule se trouvait précisément sur le lieu exact de la disparition de Lina à 11h20 et 11h26", a détaillé Alexandre Chevrier. Samuel Gonin "ne voulait manifestement laisser aucune trace", depuis l'été 2023, a-t-il ajouté, précisant que ce choix peut également s'expliquer par le fait qu'il conduisait un véhicule volé. Le suspect "n'a utilisé aucune ligne téléphonique entre août et décembre 2023". "Son identification a été possible grâce au système de traçage embarqué, à l'issue d'un travail de police technique et scientifique remarquable".

«Les enquêteurs n'avaient aucun élément au départ»

"Plusieurs couteaux de cuisine ont été découverts dans la voiture du suspect, mais aucune trace de sang", a poursuivi le procureur. Samuel Gonin "vivait probablement dans la voiture vu le désordre à l'intérieur". Les constatations sur le véhicule n'ont apporté "aucun indice sur l'usage d'une arme à feu" ou d'une arme blanche.

Interrogé sur le temps qu'il a fallu aux enquêteurs pour identifier Samuel Gonin, le procureur a livré des explications : "Les images de la vidéo provenant de la caméra installée rue des Princes à Plaine ont permis de recenser treize marques de véhicules différentes. Il a été procédé à des vérifications sur 260 véhicules. Les enquêteurs n'avaient aucun élément au départ, ils ont exploré de multiples pistes, toutes aussi plausibles les unes que les autres". C'est lors de l'analyse de cette Ford Puma, et la découverte de l'ADN de Lina, que les enquêteurs ont alors fait le lien avec Samuel Gonin. Les résultats des analyses ADN ont été rendus le 26 juillet dernier. Le suspect principal s'était suicidé 16 jours plus tôt, le 10 juillet. Tout tend "à démontrer l'implication de Samuel Gonin" dans la disparition de Lina, a admis le procureur de la République.

Il consommait de «fortes quantités» de drogue

"Le suicide de Samuel Gonin ne fait aucun doute. Il a laissé des écrits avant d'attenter à sa vie, mais aucun ne fait référence à la disparition de Lina", a également indiqué Alexandre Chevrier. "Au moment de son suicide, il n'était pas au courant que la Ford Puma avait fait l'objet d'une saisie pour analyse". L'été 2023 semble avoir "marqué une rupture dans le parcours" du suspect qui était âgé de 43 ans, originaire de Besançon (Doubs), qui avait deux enfants. L'homme a quitté son travail et sa famille durant cette période. "Il consomme de fortes quantités de produits stupéfiants, du cannabis, de la cocaïne et parfois du crack", a décrit le magistrat, évoquant un "état dépressif important" du suspect. Samuel Gonin avait fait l'objet de plusieurs hospitalisations en psychiatrie au cours des dernières années, mais aucune pathologie mentale ou psychiatrique n'avait été diagnostiquée. Il avait une "vie d'errance et voyageait beaucoup à travers le territoire".

Samuel Gonin devait comparaître fin juillet 2024 pour des faits de vol avec violences commis le 2 août 2023. Il avait été condamné à Narbonne (Aude) en janvier 2024 à 15 mois de prison avec sursis. Au moment de cette enquête, "aucun lien n'avait été établi entre la Ford Puma et la disparition de Lina, malgré les éléments découverts dans la boîte à gants".