Le jeudi 1 juin 2023 à 17:24
Le jeune homme de 20 ans soupçonné d’avoir percuté et blessé gravement un garçon de 8 ans lors d’un rodéo sauvage à moto, dans la ville de Beauvais (Oise), dimanche dernier, sera jugé le 26 juillet prochain a-t-on appris. Le suspect devait initialement être jugé dans le cadre d'une comparution immédiate pour "blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas 3 mois par conducteur de véhicule" et "violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence".
Mais le report du procès a été demandé par les deux parties, en raison de la nécessité de "mettre en cause le fonds de garantie", la moto impliquée dans l’accident n’étant pas homologuée et donc pas assurée, a expliqué Me Domitille Risbourg, l'avocate du mis en cause. Elle a rappelé que son client avait formulé des excuses et qu'il n'était pas connu des services de police auparavant.
30 jours d'ITT «sous réserve de complication ultérieure»
D'ici là, le jeune homme reste placé sous contrôle judiciaire, avec notamment l'interdiction de se rendre dans le quartier Argentine, lieu de l'accident, et de conduire tout véhicule terrestre à moteur, a précisé la procureure de la République de Beauvais, Caroline Tharot.
Le jour des faits, "deux motos non homologuées circulaient à vive allure" dans une rue de Beauvais détaille la magistrate dans un communiqué. L’un des pilotes a "emprunté une voie piétonne séparée de la voie de circulation par des plots afin d’interdire le passage des véhicules" et a "percuté sur cette voie un garçon de 8 ans, le blessant gravement". Conduit à l'hôpital, l'enfant a reçu 30 jours d'ITT "sous réserve de complication ultérieure".
C'est dans ce contexte douloureux que Anthony, le père du petit Léo, s'est exprimé, toujours sous le choc. "J'ai entendu une moto qui mettait les gaz (...). En une fraction de seconde, il s'est fait dégommer", a-t-il déclaré à BFMTV. "J'ai vu mon fils se faire embarquer par la moto. On était cinq mètres derrière lui. On a couru et quand j'ai vu la moto, le mec et mon fils, je me suis dit qu'il ne pouvait pas rester là", poursuit le père, qui a alors déplacé son fils pour l'allonger dans l'herbe.
«Il hurlait à la mort, il lui a fracassé le crâne»
"J'ai vu mon fils se faire embarquer par la moto. On était cinq mètres derrière lui. On a couru et quand j'ai vu la moto, le mec et mon fils, je me suis dit qu'il ne pouvait pas rester là", a poursuivi Anthony. Il a ensuite partagé la peine et la peur qu'il a ressenties au moment de l'accident. "Il hurlait à la mort. Il lui a fracassé le crâne, il y avait du sang qui coulait de son oreille. À ce moment-là, on se dit qu'on perd son enfant", a-t-il confié.
"Le réflexe que j'ai eu, c'est d'aller donner des coups de pieds dans la gueule de l'enculé qui a renversé mon fils (...) On a envie de tuer à ce moment-là", a poursuivi Anthony. C'est finalement l'appel de sa femme, lui signalant que son fils avait besoin de lui, qui l'a empêché de franchir le point de non-retour. "C'est ce qui m'a fait m'arrêter, sinon je le tuais, j'en suis sûr", a-t-il assuré. Il a néanmoins réussi à maintenir le motard sur place jusqu'à son interpellation par la police.
Lorsque l'ambulance transportant le petit Léo est partie en direction de l'hôpital, elle a été la cible de jets de pierres par des jeunes. "Ils arrivaient par dix, par vingt. Il y avait 50 à 60 gamins qui jetaient des cailloux, qui insultaient. C'était d'une rare violence", a rapporté un témoin anonyme au micro de la chaîne d'informations.
Léo "se remet doucement", selon les mots de son père. "Il a été traîné sur un peu moins de dix mètres, il a le corps brûlé et son crâne cassé. Il va s'en sortir, mais il ne va pas bien du tout", a précisé Anthony.