Fuite d'azote mortelle dans une salle de sport à Paris : la cliente de 34 ans en état de mort cérébrale

Une cliente de 34 ans est en état de mort cérébrale après une séance de cryothérapie dans une salle de sport du XIe arrondissement de Paris, où une employée de 29 ans a également trouvé la mort lundi 14 avril. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de ce drame, lié à une fuite d’azote.
Fuite d'azote mortelle dans une salle de sport à Paris : la cliente de 34 ans en état de mort cérébrale
La salle de sport On Air située sur le boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris. (Google view)
Par Actu17
Le vendredi 18 avril 2025 à 18:40

Une femme de 34 ans a été retrouvé dans un état grave lundi dans la salle de sport On Air située dans le XIe arrondissement de Paris, après une séance de cryothérapie et une fuite d'azote. Elle est en état de mort cérébrale depuis ce jeudi, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.

Les faits se sont produits lundi en fin d'après-midi. Une employée de 29 ans, Alison, a été retrouvée morte dans la salle de cryothérapie, tandis qu’une cliente a été hospitalisée avec un pronostic vital engagé. Cette dernière avait été placée dans un coma artificiel. Selon les précisions apportées par le parquet de Paris ce vendredi 18 avril, la cliente est "en état de mort cérébrale" depuis jeudi.

L'accident s'est produit lors d'une séance de cryothérapie, une technique qui consiste à placer une personne dans une cabine fermée, où elle est exposée pendant quelques minutes à des températures pouvant descendre jusqu’à -110 °C grâce à de l’azote liquide. Initialement utilisée par les sportifs pour la récupération et le traitement des douleurs musculaires, cette méthode est aujourd’hui aussi proposée dans le cadre de certaines maladies inflammatoires ou neurologiques, voire en dehors de toute indication médicale. Une étude de l’INSERM, publiée en 2019, mettait en garde contre les "problèmes de sécurité" associés à la cryothérapie du corps entier.

«Syndrome asphyxique»

Le parquet a indiqué que "le rapport d’autopsie de la première victime conclut à un syndrome asphyxique dans un milieu appauvri en oxygène", ce qui renforce l’hypothèse d’une fuite d’azote dans la cabine. Cette piste, considérée comme privilégiée, avait été évoquée dès lundi par des sources policières. Le parquet précise que "les investigations, d'une particulière technicité, se poursuivent".

Alison, l'employée de 29 ans originaire des Pyrénées-Orientales qui a perdu la vie, postait régulièrement des photos d'elle sur Instagram. De nombreux messages de condoléances et d'hommage lui ont été adressés. Une cagnotte en ligne a également été ouverte pour soutenir sa famille.

 

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La cryothérapie repose sur l’utilisation d'azote liquide, un gaz incolore et inodore maintenu à très basse température, autour de -196°C. Lorsqu’une fuite survient, l’azote s’évapore rapidement et peut saturer l’air ambiant dans une pièce mal ventilée. Ce gaz étant inerte, il ne provoque pas d’irritation ni de sensation d’étouffement, mais il remplace progressivement l’oxygène dans l’atmosphère. Une personne exposée peut ainsi perdre connaissance en quelques secondes, faute d’oxygène disponible, sans percevoir le danger. Ce phénomène, appelé hypoxie, est souvent mortel s’il n’est pas immédiatement pris en charge.

Dans son communiqué, le parquet a également insisté sur la situation difficile que traversent les proches de la cliente en état de mort cérébrale : "Il serait à cet égard particulièrement bienvenu que ses proches puissent être à ses côtés dans la plus grande quiétude", soulignant qu’ils sont "assaillis par des demandes médiatiques".

Une enquête en recherche des causes de la mort a été ouverte et confiée au commissariat de police du XIe arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail.