«Il m’a dit avoir étranglé Delphine» : ce que Cédric Jubillar aurait confié à sa compagne au parloir

La nouvelle compagne de Cédric Jubillar affirme que celui-ci lui aurait confié avoir tué sa femme Delphine, disparue en décembre 2020. Des confidences faites au parloir de la maison d’arrêt de Seysses, qui interrogent les enquêteurs.
«Il m’a dit avoir étranglé Delphine» : ce que Cédric Jubillar aurait confié à sa compagne au parloir
Cédric Jubillar lors d'un rassemblement à Cagnac-les-Mines le 16 mai 2021, cinq mois après la disparition de son épouse. (Marie-Pierre Volle/PhotoPQR/Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 10 juillet 2025 à 23:50

La nouvelle compagne de Cédric Jubillar affirme que celui-ci lui aurait fait des aveux au sujet de la mort de sa femme, Delphine Jubillar, disparue en décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn). Incarcéré à la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne) depuis juin 2021, Cédric Jubillar doit être jugé à partir du 22 septembre devant la cour d’assises du Tarn pour homicide volontaire. Il continue de clamer son innocence.

Dans une interview accordée au Parisien, la jeune femme de 31 ans, domiciliée dans le Gers et prénommée Justine (nom d’emprunt), rapporte que Cédric Jubillar lui aurait confié avoir "étranglé Delphine". Ces propos auraient été tenus lors de plusieurs visites au parloir de la prison, au cours desquelles il aurait "même imité sur [elle] le geste qu’il aurait fait pour la tuer". Elle précise que, pour ce faire, il se serait placé dans son dos, posant une main sur son front et une autre en clé de coude, mimant l’acte d’étranglement. Il lui aurait expliqué avoir maintenu la pression suffisamment longtemps pour s’occasionner une petite blessure à l’avant-bras, justifiée par la suite auprès d’un légiste comme étant due à des travaux de pose de parquet flottant.

«Je n’arrivais plus à respirer»

Selon ses déclarations, Cédric Jubillar lui aurait indiqué que les faits se seraient déroulés dans le salon de la maison, "sans un bruit quasiment". Il aurait contesté la version des voisines, qui affirmaient avoir entendu des cris, en soutenant que Delphine "n’a même pas eu la possibilité de crier". Pour lui en faire la démonstration, il aurait reproduit la pression au niveau du cou, ce qui a provoqué chez elle un sentiment d’étouffement : "Ce moment a duré quelques secondes, je n’arrivais plus à respirer [...] Mais j’ai quand même eu le temps d’avoir peur."

Interrogée sur les propos que lui aurait tenus Cédric Jubillar concernant une scène de dispute précédant les faits, Justine indique qu’il ne nie pas son existence, mais affirme qu’"elle ne s’est pas produite ce soir-là".

«Il faudrait que l’agriculteur fasse des travaux à cet endroit»

Concernant la dissimulation du corps, elle rapporte que Cédric Jubillar lui aurait parlé d’une "exploitation agricole" située près d’un chantier où il avait travaillé, non loin d’une route "sur laquelle passait une vingtaine de voitures par jour". Il aurait connu ce lieu depuis un mois, et lui aurait laissé entendre qu’il avait eu le temps de "préparer" l’endroit, qualifié d’"endroit loufoque", en utilisant une pioche. Il aurait agi en amont des faits et non dans la foulée du meurtre présumé. Il lui aurait également dit avoir brûlé "sa doudoune blanche et ses chaussures". Quant à la possibilité de retrouver le corps, Justine affirme qu'"il faudrait pour cela que l’agriculteur fasse des travaux à cet endroit". Elle précise que, d’après ce qu’il lui aurait raconté, Delphine était "pieds nus".

Justine et Cédric Jubillar se seraient connus début 2021. Après avoir échangé par réseaux sociaux, ils auraient repris contact après son incarcération, d’abord par courrier, puis par téléphone, avant de se rencontrer au parloir depuis l’automne dernier.

Ces confidences, bien qu’édifiantes, sont considérées avec prudence par les forces de l’ordre. La Dépêche rapporte que ce récit serait "bien trop éloigné des éléments recueillis durant l'enquête et qui constituent le socle de l'accusation". Le quotidien régional indique que "c’est en tout cas le sentiment des gendarmes lorsqu’ils ont eu connaissance de cet échange troublant, dans le huis clos carcéral".

Par ailleurs, une demande de nouvelles fouilles, formulée par l’avocate d’une amie proche de Delphine Jubillar, a été rejetée le mois dernier par la présidente de la cour d’assises du Tarn. Cédric Jubillar, mis en examen depuis le 18 juin 2021, reste incarcéré dans l’attente de son procès.