Le mardi 5 novembre 2024 à 19:42
Dans la nuit du 20 au 21 août dernier, un incendie dévastateur a causé d'importants dégâts dans la galerie Marcel Sant, au cœur du quartier de Pissevin à Nîmes (Gard). Le bureau de police, récemment construit et dont l’inauguration était imminente, a vu sa structure endommagée, en raison du feu qui s’est propagé depuis un commerce mitoyen. Ce mardi 5 novembre, près de trois mois après les faits, six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue dans le cadre de cette affaire, a indiqué la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, dans un communiqué.
Les suspects, tous originaires de Nîmes, sont trois majeurs âgés de 20 à 28 ans et trois mineurs de 15, 16 et 17 ans. Leurs antécédents judiciaires révèlent qu’ils sont "tous connus pour des faits en lien avec les stupéfiants", selon la procureure. L'enquête, ouverte initialement pour "dégradations par moyens dangereux en flagrant délit" et désormais menée en préliminaire, a permis de découvrir que l’incendie avait été déclenché intentionnellement. Le feu aurait en effet été causé par un "épandage massif de carburant via la cheminée d’une boucherie alors en travaux", a précisé le parquet.
Les motivations des suspects restent à déterminer
Les investigations doivent maintenant se concentrer sur la détermination des rôles individuels de chacun des suspects dans cet acte de destruction. Il s'agit notamment de comprendre les "conditions et motivations du passage à l’acte", a ajouté Cécile Gensac, tout en précisant que "rien n’établit avec certitude de lien entre la destruction par incendie et le trafic de stupéfiants".
Cet incendie avait ravivé les tensions dans le quartier sensible de Pissevin, connu pour sa précarité et ses trafics de stupéfiants. Le bureau de police s’inscrivait dans une promesse de renforcement de la sécurité publique, après le meurtre d’un garçon de 10 ans, Fayed, tué par balle dans ce même quartier en août 2023. Cette nouvelle infrastructure, portée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, symbolisait une réponse gouvernementale face aux drames et à l'insécurité dans le quartier.