«Je le trouve au milieu du chemin» : la promeneuse qui a découvert le crâne d'Émile raconte

Le crâne du petit Émile a été découvert non loin du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) le 30 mars dernier. La femme qui l'a découvert s'est confiée et raconte les circonstances de cette trouvaille qui l'a profondément marquée.
«Je le trouve au milieu du chemin» : la promeneuse qui a découvert le crâne d'Émile raconte
Emile Soleil était âgé de deux ans et demi quand il a disparu, le 8 juillet 2023. (DR)
Par La Rédaction
Le mardi 9 avril 2024 à 18:55

La promeneuse qui a découvert le crâne du petit Émile près du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), le 30 mars, s'est exprimée longuement auprès de BFMTV. Manon* a évoqué son émotion et a raconté les circonstances de cette découverte qui a fait basculer l'enquête sur la disparition de ce petit garçon de 2 ans, survenue le 8 juillet dernier. "C'était un temps à rester sous la couette, avec beaucoup de vent", confie Manon, expliquant sa réticence initiale à sortir ce jour-là. Malgré cela, elle se décide pour une randonnée, sans montre ni portable, "car je n'en ai pas", ajoute-t-elle.

Manon, qui change régulièrement de parcours, emprunte un chemin qu'elle n'avait pas pris depuis "un mois, un mois et demi". C'est là qu'elle tombe sur ce qu'elle appelle "la chose", précisant que "le mot crâne me renvoie l'image". "Je le trouve au milieu du chemin", dit-elle, surprise qu'il soit à cet endroit. "Il est blanc, tout propre. Il n'y a que les dents du haut", se souvient-elle. "Je savais que c'était lui [Émile]", avec des larmes dans les yeux.

«Le temps d'y retourner, il n'aurait plus été là»

Sans moyen de communication, elle doit agir rapidement : "J'aurais pu le laisser mais après, le temps d'y retourner, il n'aurait plus été là". Pour préserver le crâne, elle utilise deux sacs plastiques qu'elle avait pour traverser des zones humides, en prenant soin de ne pas le dégrader. Après avoir marqué l'emplacement de sa découverte avec un "immense sapin écroulé", Manon se dépêche de rentrer, portant le crâne "à bout de bras" pour éviter tout contact direct. "Je me dis enfin le papa et la maman vont pouvoir l'enterrer. Ils vont pouvoir savoir", confie-t-elle.

Une fois chez elle, elle contacte les gendarmes, qui arrivent rapidement. Après avoir laissé le crâne sur sa terrasse, car "le rentrer dans la maison, c'est inconcevable", elle les guide jusqu'à l'endroit exact de la découverte. Manon passe ensuite neuf heures en audition, une expérience qu'elle décrit comme professionnelle : "tout se passe bien, ils font leur travail".

Le lendemain, elle fait l'objet d'une perquisition au cours de laquelle ses appareils électroniques sont saisis, mais rien n'indique qu'elle soit suspecte. Aujourd'hui, Manon se dit épuisée par l'expérience mais trouve du réconfort dans sa foi, tout en pensant aux parents d'Émile : "Que peut-on dire à des gens qui ont perdu leur enfant ? Qu'ils trouvent la paix... Que Dieu leur donne la paix".

*Le prénom a été modifié