Le mardi 6 février 2024 à 16:03
Une enquête a été ouverte par le parquet national financier (PNF) concernant les conditions de rémunération de Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) de Paris. Les investigations, confiée à la brigade de répression de la délinquance économique de la police judiciaire parisienne, scrute les modalités financières liées à la rétribution annuelle de Tony Estanguet, qui s'élevait à 270 000 euros bruts jusqu'en 2020, d'après les données fournies par le COJOP.
Face aux interrogations soulevées par cette affaire, à la suite notamment d'un article du Canard enchaîné évoquant la création par Tony Estanguet d'une société pour facturer des "prestations non commerciales" au COJOP, l'organisation a rapidement réagi. Elle défend le cadre de la rémunération de l'ancien athlète : "Le cadre de la rémunération du président du Comité d'organisation est très strictement encadré". Une position qui s'appuie sur la décision du premier Conseil d'administration du COJOP, qui, "le 2 mars 2018, a statué en son absence, de façon souveraine et indépendante" pour fixer le montant de cette rémunération.
Le COJOP souligne également l'implication d'un "comité des rémunérations", composé "d'experts indépendants chargés de s'assurer de la pertinence de notre politique de rémunération".
L'organisation réfute également l'application du plafonnement légal des rémunérations pour les dirigeants d'associations loi 1901, en mettant en avant son financement majoritairement commercial. "Le comité poursuit un but d’intérêt général mais n’a pas une gestion désintéressée, au sens fiscal du terme, notamment parce qu’elle est financée en quasi-totalité – à 96 % – par des revenus commerciaux", explique le COJOP, au Monde, ajoutant que "Paris 2024 est par exemple assujetti à la TVA dans les conditions de droit commun".
Enfin, le COJOP met en avant les procédures d'audit et de validation mises en place pour la rémunération de Tony Estanguet : "Le montant des factures inhérentes à cette rémunération fait l’objet d’un audit annuel" et "Ses modalités de versement ont été validées par le contrôleur général économique et financier, après consultation de l’URSSAF". Ces démarches, bien que non exigées par la loi, sont présentées comme des garanties de la légitimité et de la transparence des rémunérations au sein du COJOP.