Landes : Accusée d'avoir tué sa fille de 18 ans en l'empoisonnant, une femme écrouée

Une femme a été mise en examen et placée en détention provisoire ce jeudi a annoncé le procureur de la République de Mont-de-Marsan (Landes). Elle est soupçonnée d'avoir empoisonné sa fille de 18 ans, Enéa R., avec des médicaments.
Landes : Accusée d'avoir tué sa fille de 18 ans en l'empoisonnant, une femme écrouée
Illustration. (PhotoPQR/L'Est Républicain/Maxppp)
Par Actu17
Le samedi 22 janvier 2022 à 21:35 - MAJ mardi 8 février 2022 à 18:25

Enéa R. a été victime d'un malaise le 13 novembre 2019. Âgée de 18 ans, elle a été hospitalisée à Dax où elle est décédée six jours plus tard pour des raisons mystérieuses. Une enquête a alors été ouverte en recherche des causes de la mort.

Une expertise toxicologique a été réalisée et a montré que la jeune majeure était décédée suite à l’absorption d'une forte dose de bêtabloquants, un médicament réservé aux malades atteints d’une pathologie cardiaque. "Ce sont de petits cachets que l'on peut écraser, qui se diluent et qui n'ont aucun goût" a expliqué Olivier Janson, le procureur de la République de Mont-de-Marsan, lors d'une conférence de presse, rapporte France 3. "Rien ne justifiait l'administration de ces médicaments. Enea ne souffrait d'aucune pathologie". En cas de surdosage, les bêtabloquants peuvent provoquer un arrêt cardiaque.

"Des recherches sur Internet quelques jours avant les faits sur les conséquences d’un surdosage"

Durant ces investigations, les enquêteurs - des policiers de la police judiciaire de Bayonne et du commissariat de Dax - ont interrogé pas moins de 80 personnes durant deux ans. "Le travail des enquêteurs a été considérable dans cette affaire", a souligné le magistrat. Des incohérences ont été pointées dans les déclarations de la mère de la victime, "qu'il s'agisse des circonstances du décès, de ce qu'il s'est passé le jour du malaise, de la chronologie, l'emploi du temps, de la présence des uns et des autres".

La suspecte « a effectué des recherches sur Internet quelques jours avant les faits sur les conséquences d’un surdosage de ce type de médicament » et « elle ne parvient pas à l’expliquer » a aussi détaillé le procureur de la République.

Le frère du petit ami de la victime mis en examen

Cette dernière "a tenu dans le passé un discours mensonger sur l'état de santé de sa fille, présentée comme étant gravement malade". Elle a obligé sa fille à consulter 32 médecins durant deux années alors qu'elle était déscolarisée. La mère de famille, décrite comme « mythomane », a été mise en examen et placée en détention provisoire ce jeudi. Depuis des années, elle empêchait ses deux filles de voir leur père, dont elle est séparée.

Le frère du petit ami de la victime a également été mis en examen jeudi dans ce dossier. Âgé de 21 ans, il est soupçonné d'avoir participé à cet empoisonnement, alors qu'il vivait "quasiment" chez la mère de famille. Le jeune homme a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Le père d’Enéa R. avait "effectué de nombreux signalements" avant le drame. Il s’est constitué partie civile.