Logement indigne : Deux mises en examen après la mort d'une ado de 13 ans à Garges-lès-Gonesse

Une adolescente de 13 ans est décédée dans un incendie d’appartement, à Garges-lès-Gonesse, en février dernier. Deux personnes, dont le propriétaire de ce logement insalubre, ont été mises en examen ce jeudi.
Logement indigne : Deux mises en examen après la mort d'une ado de 13 ans à Garges-lès-Gonesse
Illustration. (sylv1rob1 / Shutterstock)
Par Actu17 avec AFP
Le vendredi 8 juillet 2022 à 12:12

L'enquête sur la mort d'une jeune fille de 13 ans dans un incendie, en février à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), a conduit aux mises en examen de deux hommes, propriétaire et gérant d'un logement indigne, a annoncé jeudi le parquet de Pontoise.

Le propriétaire de l'appartement insalubre, mis examen notamment pour "homicide involontaire aggravé" et "mise en danger délibérée de la vie d'autrui", a été placé en détention provisoire, a détaillé le parquet. Le deuxième homme, chargé de ponctionner les loyers auprès des occupants, est suspecté de "soumission de plusieurs personnes vulnérables à des conditions d'hébergement indignes", a ajouté cette source.

Tout a commencé quatre mois plus tôt, quand un incendie s'est déclenché en pleine journée au troisième étage d'un immeuble de cette ville populaire, au nord de Paris. Le feu s'est propagé à des appartements voisins, avant d'être éteint par les pompiers mais lors de l'évacuation, le corps sans vie de la jeune fille, vivant au 8e étage, a été retrouvé.

L'autopsie a conclu que "le décès résultait de son intoxication aux fumées ayant envahi les parties communes de l'immeuble", a retracé le parquet.

L'enquête préliminaire a ensuite localisé le départ de l'incendie : un appartement composé de chambres où vivaient "une vingtaine d'occupants originaires du Bangladesh", depuis au moins 2019, "tous dormant dans des lits jumeaux, à raison de quatre à six lits dans chacune des pièces de 10 m2 environ et ce moyennant le versement d'un loyer mensuel de 60 à 80 euros".

De nombreux appareils électriques - chauffages d'appoint, équipements, chargeurs - présents dans chaque chambre, étaient "reliés à une seule et même prise murale et localisés sous les matelas inflammables". "Ces conditions d'hébergement caractérisaient des conditions de sur-occupation et ce faisant, d'habitat indigne", également "à l'origine de l'incendie mortel", a considéré le parquet.

"La lutte contre l'hébergement indigne constitue une priorité d'action pour les services d'enquête et le parquet de Pontoise, plusieurs communes du ressort étant largement concernées par ce problème d'hébergement contraire à la dignité humaine", a-t-il souligné.